Les experts du think-tank privé américain Stratfor estiment qu'en 2017, la Russie a toutes les chances de changer l'équilibre en Eurasie en le tournant à son profit. L'amélioration de la situation internationale de la Russie devrait résulter des changements à attendre dans la politique des Etats-Unis et de l'UE, aussi bien que de la réorientation de certains pays de la CEI.
Selon les auteurs de l'article, le front uni anti-russes serait en train de se fissurer ce dernier temps. Le Brexit de l'été dernier n'a fait que révéler les contradictions déchirant l'Europe Unie de l'intérieur. L'élection de Trump à la présidence américaine symbolise le grand changement de la politique russo-américaine.
Les analystes sont sûrs que l'UE se tient au seuil des séismes dramatiques si en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie l'opposition l'emporte sur les partis au pouvoir. Les experts jugent cette conjoncture comme plutôt favorable pour la Russie y compris pour faire lever les sanctions à son encontre.
Stratfor est également sûr que l'ascendant russe ne va que croître dans le périmètre post-soviétique : la Biélorussie, l'Arménie, le Tadjikistan et la Kirghizie vont encore élargir leur coopération avec Moscou. L'Azerbaïdjan et l'Ouzbékistan vont, eux aussi, se retrouver sur l'orbite pro-russe, surtout grâce à la coopération dans le domaine de la sécurité.
Il est à rappeler que dernièrement un analyste de Stratfor du nom de Jay Ogilvy s'est rendu en Russie et a fait part de ses impressions de voyage dans son blog :
« Quelles sont donc mes impressions de mon dernier voyage en Russie ? La Russie a-t-elle l'air d'un pays souffrant de sanctions ? Un peu, mais pas beaucoup ! A-t-elle l'air d'un pays qui veut conquérir l'Occident ? Absolument pas ! J'ai vu le bien-être. J'ai vu les fêtes. J'ai vu des rues pleines de gens libres et décontractés. Leur allure, leur attitude, leurs vêtements et leur démarche en portent témoignage », cite l'auteur l'agence INOSMI.
Et Ogilvy de remarquer qu'il n'est passé que par Moscou, mais qu'il avait poussé jusqu'à Ekaterinbourg, quatrième ville russe par ses dimensions, situé à une distance de deux fuseaux horaires de Moscou. Selon lui, le « Centre-Eltsine est un vrai miracle architectural. Le maire de la ville est du genre hollywoodien, haut de 6 pieds et 5 pouces, âgé de 54 ans et amateur de jogging ; haut en couleur et charmant par ses manières ».
En laissant de côté toutes les extases liées aux richesses architecturales, nouvelles et anciennes, l'intérêt porté à l'exotique locale, il y aurait alors des points importants à mentionner. « Les sanctions ont poussé la Russie à la capitalisation de sa propre économie de consommation avec le remplacement de l'import. Comme ces marchandises ne sont plus importées, les Russes apprennent à les fabriquer chez eux. Et ils ont beaucoup progressé. La richesse des matières premières, les inventions techniques et une main d'oeuvre hautement qualifiée contribuent au succès russe ».