La Lune peut sembler être un rocher froid et sans vie, mais quelle est réellement sa température ? En réalité, la réponse est plus complexe. La température de sa surface varie considérablement selon l'exposition à la lumière du soleil.
"La température varie énormément, passant d'extrêmement chaud à extrêmement froid," explique John Monnier, professeur d'astronomie à l'Université du Michigan. Selon lui, les températures sur la Lune peuvent aller de -100 °C à plus de 100 °C, des écarts bien plus importants que ceux observés sur Terre.
Bien que la Terre et la Lune soient situées à environ 150 millions de kilomètres du Soleil, plusieurs facteurs expliquent ces différences thermiques :
Le sol lunaire, appelé régolithe, est un excellent isolant. Cela signifie qu'il peut retenir la chaleur ou le froid à la surface, mais il ne conduit pas bien ces températures en profondeur. Pendant les missions Apollo 15 et 17, les astronautes ont mesuré la température à 35 centimètres sous la surface. Ces relevés indiquent une température moyenne de 40 à 45 kelvins au-dessus de celle de la surface, montrant que le sous-sol lunaire est moins affecté par les variations extrêmes.
Selon la NASA, certaines de ces cratères pourraient être extrêmement froides, atteignant des températures aussi basses que 25 kelvins (-248,15 °C), potentiellement les plus basses de tout le système solaire.
D'un autre côté, certaines cavités ombragées de la surface lunaire peuvent maintenir des températures proches de 17 °C, comme détecté par la caméra thermique du Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO). Cela pourrait en faire des lieux adaptés pour abriter des humains.
Comprendre les variations thermiques de la Lune est essentiel pour les missions futures et les éventuelles colonisations. Les équipements scientifiques et les habitats doivent résister à ces conditions extrêmes. De plus, il est crucial de comprendre comment le régolithe interagit avec les instruments pour éviter leur surchauffe.
"Si nous voulons établir une base permanente sur la Lune ou y installer des instruments scientifiques, nous devons comprendre les variations de température pour concevoir des équipements durables," affirme Monnier.