Comme le Bloomberg l'a bien annoncé, le rouble est devenu le meilleur de sa catégorie en se rangeant juste après le réal brésilien et le rand sud-africain. Non seulement la devise russe a royalement ignoré la nouvelle chute des prix de pétrole, mais, qui plus est, elle a pris du muscle se refaisant une santé au niveau de plus 14%.
Cependant, si l'on compare le rouble à d'autres devises des pays-exportateurs du pétrole, on aura vite fait de s'apercevoir que la monnaie russe est parmi les plus instables sur le marché des devises des producteurs d'hydrocarbures.
En même temps, les analystes ont pris note de plusieurs événements prometteurs pour l'économie russe. En premier lieu, la baisse du PIB russe du deuxième semestre équivaut à 0,6%. Secundo, le taux de la Banque Centrale de Russie (10,5%) rend la Russie « très attrayante au niveau ds investissements pris sur place à un prix fortement compétitif ».
La population du pays fait également confiance à la devise nationale. En juillet dernier, le Centre d'Etudes de l'Opinion Publique a mené une enquête englobant plus de 1,5 milliers de personnes. Selon les données du Centre, 60% de citoyens russes font leur épargne en roubles. Sur la période de 12 derniers mois, l'indicateur plafonne. C'est qu'il y a un an, il n'y a eu que 53% qui épargnaient en roubles. Seulement 4% de participants épargnent maintenant en d'autres devises. 36% à peu près n'ont pas d'épargne du tout.
A la clôture de l'enquête, il est devenu clair que 55% de participants ne s'intéressent pas au niveau du change du rouble par rapport au dollar. 32% ont déclaré qu'ils vérifiaient la cotation sporadiquement et seulement 13% le font à titre régulier.
Une telle confiance de la population est sans précédent et témoigne des prémices du renforcement de la souveraineté nationale dans le domaine de la gestion financière. Telle est la conclusion du membre du Centre d'Etudes Oleg Tchernozoub.
Cependant, il est à noter que, selon l'enquête du Fond « Opinion publique » (Общественное мнение), 68% ont remarqué une grande dépendance de l'économie russe par rapport au prix des hydrocarbures. 54% trouve la conjoncture mondiale peu profitable pour la Russie.
Selon l'opinion publique, l'économie russe souffre de la dépendance de l'Etat de l'export du pétrole, du renchérissement des denrées sur le marché intérieur, de la dévaluation du rouble et de la paupérisation généralisée de la population.
La logique de l'investissement en devise nationale est simple : les taux en roubles sont plus élevés que ceux en devises étrangères.
Les analystes de Bloomberg ont également noté qu'un rouble trop fort desservira les intérêts de la Russie. Ils estiment que très bientôt le rouble dégringolera un peu, quoique de façon limitée.