Vladislav Surkov répond à quatre questions sur l'opération spéciale de la Russie en Ukraine

Vladislav Surkov, ancien assistant du président russe, a accordé une interview consacrée à l'opération militaire spéciale en Ukraine à Alexei Chesnakov, directeur du Centre de conjoncture politique.

Les réponses de M. Surkov aux questions de l'interview se sont avérées être "da, da, net, da" (oui, oui, non, oui) - un slogan électoral des années 1990.

L'interview a été publiée sur la chaîne Telegram de Chesnakov.

Les questions et les réponses étaient les suivantes :

"Il y a un an, une semaine avant le début de l'opération militaire spéciale, vous avez prédit que la Russie allait étendre ses frontières occidentales. Êtes-vous satisfait de la façon dont cela a été fait ?"

"OUI."

"Pensez-vous que les actions de notre armée sont efficaces ?"

"OUI."

"Lorsque vous avez travaillé sur les accords de Minsk, êtes-vous parti du fait qu'ils doivent être appliqués ?"

"NON."

"Les relations entre la Russie et l'Occident reviendront-elles à la normale dans un avenir prévisible ?"

"OUI."

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a commenté les propos de Vladislav Sourkov, qui a déclaré que lorsqu'il travaillait sur les accords de Minsk, il ne partait pas initialement du fait qu'ils devaient être mis en œuvre. Selon M. Peskov, l'objectif principal de la Russie était de forcer Kiev à remplir ses obligations.

Les accords de Minsk prévoyaient une série de mesures progressives en vue de résoudre le conflit dans l'est de l'Ukraine. Ils stipulaient des mesures de retrait des troupes de la ligne de contact, l'approbation juridique du statut spécial de certains territoires des régions de Donetsk et de Louhansk, la restauration du contrôle de l'Ukraine sur la frontière de l'État et une réforme constitutionnelle en Ukraine.

En septembre 2013, Vladislav Surkov est devenu assistant du président de la Russie et a dirigé le département de la coopération avec la CEI. Les traités de Minsk I et Minsk II ont été conclus avec sa participation directe (respectivement en 2014 et en 2015). Après 2014, Sourkov s'est occupé des questions de relations avec Kiev et du règlement du conflit dans le Donbass. Surkov a quitté le poste d'assistant du président en février 2020.

"Oui-oui-non" est un slogan apparu lors de la préparation du référendum panrusse de 1993. Lors de ce référendum, il était proposé aux Russes de répondre à quatre questions :

• Faites-vous confiance au président Boris Eltsine ?
• Approuvez-vous les politiques socio-économiques du président et du gouvernement ?
• Des élections présidentielles anticipées sont-elles nécessaires ?
• Des élections anticipées des députés du peuple sont-elles nécessaires ?

Le slogan a été largement diffusé dans les médias et est devenu un mème. Il invitait les partisans d'Eltsine à répondre "oui-oui-non-oui" aux questions susmentionnées.