L'ex-conseiller du président américain à la sécurité nationale a déclaré via son avocat être prêt à dévoiler les rapports entre Trump et la Russie en échange de l'immunité de poursuites. Selon l'avocat Robert Kelner, le général a « des choses à raconter ».
Il a souligné qu'il n'y avait rien d'inapproprié à cet échange. Selon M. Kelner, « aucune personne raisonnable ne rendrait public ces données sans garanties ». Il a précisé que l'immunité est nécessaire « compte tenu de la situation politique qui consiste à chasser aux sorcières ».
Notons que M. Flynn a été obligé de quitter le poste de conseiller à la sécurité nationale après la publication de révélations par la presse américaine. Selon Washington Post, il a discuté des sanctions antirusses avec l'ambassadeur russe aux États-Unis Sergueï Kisliak en décembre 2016. Citant des « hauts responsables et des ex-fonctionnaires américains », le journal indique que les ces négociations « avaient pour but de faire comprendre que le régime des sanctions, introduit par l'administration de l'ex-président Barack Obama "pour des cyberattaques lors de la présidentielle de 2016" pourrait être révisé ».
Cependant, Donald Trump a déjà été accusé d'avoir travaillé pour le Kremlin. Les services spéciaux américains tentaient de trouver des « roubles cachés » du président. De plus, selon les médias, M. Trump rencontrait des prostituées à Moscou.
On ignore toujours si M. Flynn dispose d'informations qui pourraient porter préjudice à Donald Trump ou il tente de s'assurer contre les poursuites judiciaires et fait chanter l'administration US.
Andreï Manoïlo, professeur de l'Université de Moscou, a déclaré dans une interview accordée à Pravda.Ru que cette démarche est avantageuse pour M. Flynn.
« Il s'agit d'une possibilité de donner son propre avis, préciser toutes les questions largement discutées et commentées par la presse. Maintenant, il peut les démythifier. C'est une bonne occasion pour lui de mettre les points sur les i. J'ai l'impression que toue le monde a trahi Michael Flynn. Ni Trump, ni ses alliées ne l'ont pas soutenu. C'est pourquoi il a été obligé de démissionner. Maintenant, il est convaincu que seules les mesures énergiques peuvent le protéger . À mon avis, il critiquera sévèrement ses adversaires. En ce qui concerne le fait que le président ne l'aide pas, il est très étrange », a déclaré l'expert.
Il a également indiqué qu'il ne faut pas attendre des déclarations pro-russes car il est peu probable que M. Flynn veuille contredire à la rhétorique antirusse traditionnelle pour les États-Unis. « Mais je ne pense pas qu'il en abuse. Il est un homme raisonnable avec une bonne réputation », a précisé M. Manoïlo.
À la question de savoir pourquoi Michael Flynn est visé par les services spéciaux américains, l'expert a répondu qu'« il était très dangereux en raison de son niveau professionnel ».
« Flynn est déjà en retraite, il est peu probable qu'il revienne dans l'équipe de Trump. C'était un des rares professionnels de la politique qui travaillait avec Trump dès le début de sa campagne. Il comprend tous les processus géopolitiques. Il connaît bien les services spéciaux. Alors, Trump avait besoin de ses connaissances professionnelles », a dit M. Manoïlo.
Selon l'expert, cette « opération » contre l'ex-conseiller à la sécurité vise à rafraîchir la campagne anti-Trump. Les évènements médiatiques comme les cyberattaques pendant la présidentielle, les rapports avec l'ambassadeur russe n'intéressent plus personne. Les adversaires du président espèrent que cet « interrogatoire » de Flynn fournira de nouvelles informations. Cependant, rien ne changera pour la Russie, estime l'expert.
Alexandre Mikhailov, ex-dirigeant du service russe des informations gouvernementales et général du service fédéral de sécurité est convaincu qu'il n'y a rien d'illégal à l'activité de Michael Flynn au poste de conseiller à la sécurité.
« Il avait des rencontres personnelles ou de travail. Mais on l'accuse d'avoir tout simplement rencontré les Russes. Il se voit contraint de répondre à ces accusations car il comprend qu'on l'utilise pour porter préjudice à Donald Trump. Mais il n'est pas exclu qu'il soit persuadé qu'il n'a violé aucune loi. C'est pourquoi il accepte d'être interrogé », a déclaré M. Mikhaïlov dans une interview à Pravda.Ru.
Selon lui, il n'y aurait pas de conséquences négatives pour M. Flynn car en réalité, il n'est pas « un agent du renseignement russe ».
« La campagne anti-Trump se poursuivra. On tentera de trouver n'importe quel prétexte pour forcer le président à introduire des mesures antirusses », a-t-il conclu.