Les membres du Congrès des Etats-Unis et les représentants haut-placés des élites au pouvoir veulent obliger Donald Trump à sanctionner davantage la Russie. Ils appuient l'adoption par leur pays du concept de « l'endiguement de Moscou », par analogie avec le document historique signé par Harry Truman contre l'URSS.
« L'élite actuelle des démocrates américains fait porter à Moscou le chapeau de toutes ses défaites et échecs. C'est une optique en retard d'une guerre que la nouvelle administration ne partage pas. Alors maintenant l'élite pro-démocrate s'évertue à faire passer « la doctrine d'endiguement » contre Moscou. Selon eux, la doctrine Truman est un échantillon type du ton à prendre avec la Fédération de Russie », a confié au périodique russe « Izvestia » une source au parti Républicain.
Toujours selon cette source, les principes de base d'une telle doctrine seraient « endiguement, blocus géopolitique et propagande contre Moscou ».
Il est à noter que « la doctrine Truman » est un concept de la politique extérieure élaboré par le président des Etats-Unis Harry Truman en 1947. Beaucoup d'experts estiment que, jadis, cette doctrine fut à l'origine même de l'escalade de la guerre Froide et un facteur déstabilisateur de la conjoncture internationale.
« La guerre Froide a de facto débuté par cette « doctrine Truman ». C'est après l'avoir adoptée que Washington s'est mise à soutenir les régimes anti-soviétiques et à déstabiliser les alliés de l'URSS », croit le politologue américain Stephen Ebert.
Selon le chef d'équipe de chercheurs de l'Institut des Etats-Unis et du Canada Vladimir Vassiliev, si un tel concept se fait avaliser, c'est qu'il y aurait de nouveau une guerre Froide en pleine dimension.
« Les démocrates soumettent Trump à une pression monstrueuse. C'est surtout son attitude mesurée à l'égard de la Russie qui est sujette à la pire critique. Le concept de la politique extérieure de l'administration Trump serait bientôt enfourné. Il y va d'un effort à fournir de l'ordre de plusieurs mois parce que ce Livre blanc est à adopter lors des premiers mois du nouveau mandat présidentiel », a confié le politologue.
« Il n'y a pas lieu à des illusions à propos de Trump qui serait soi-disant un candidat plus « commode » pour la Russie. Du point de vue de ses capacités et de son côté affaires, il nous profiterait beaucoup plus que son prédécesseur. Il nous reste à croire que ses paroles ne soient pas contredites par ses actes, ses agissements et son approche. Mais Donald Trump est pourvu d'un vice-président qui est Mike Pen. Quant à lui, sa rhétorique à l'égard de la Russie est assez agressive et n'a rien à envier à la critique anti-russe faite par Hillary Clinton.
On ne doit pas s'attendre à de grands retournements de situation dans le domaine de la stratégie à l'égard de la Russie aussi bien que pour les dossiers ponctuels, tels que la question syrienne, la crise ukrainienne, etc. Il n'y aura qu'un replâtrage de façade, pas un changement de direction radical mais juste un changement des certaines composantes du vecteur », a dit en toute exclusivité à Pravda.ru l'adjoint au directeur de l'Institut des relations stratégiques et des pronostics de Russie Nikita Danuk.