Palmyre vient de tomber... Mais est-ce pour longtemps ?

L'armée arabo-syrienne vient de renforcer ses positions à quelques kilomètres à l'Ouest de Palmyre. Alors que les renforts continuent d'arriver, un repositionnement des troupes est en train de s'opérer pour lancer une contre-offensive.

Selon « L'agence fédérale des actualités » citant leur source militaire Tarek Halabi, les renforts sont composés de troupes gouvernementales dont les soldats sont tous des Syriens de souche en provenance de la haute montagne du pays (province Damas).

Selon le gouverneur de la province syrienne Homs Talal Barazi ( Palmyre, patrimoine de l'humanité à renommée mondiale, fait justement partie de cette entité territoriale), les troupes régulières et les milices pro-gouvernementales mènent une lutte acharnée contre les terroristes retranchés dans une partie de la ville. M. Barazi serait convaincu que la ville serait nettoyée dans les heures à venir. Selon lui, cette opération n'aurait pas des répercussions à Alep ou à Damas. « La prise de Palmyre par les terroristes n'est qu'un succès provisoire pour ceux qui soutiennent les terroristes et les hors-la-loi », aurait-il dit, selon l'agence d'information russe TASS.

Le chef de la région a également rappelé que l'E.I. avait envoyé à Palmyre plus de 5.000 de ses combattants puisés dans les villes de Raqqa, Dejr-ez-Zor et l'Irak limitrophe. « L'aviation nous aide à combattre les terroristes qui nous dépassent par le nombre », a déclaré le responsable syrien.

Selon Barazi, plus de 80% de population de la ville ont été évacués. Cependant on s'inquiète beaucoup pour le sort des restants.

Selon les experts, l'avancée terroriste sur Palmyre viserait plusieurs objectifs dont l'affaiblissement du dispositif gouvernemental à côté d'Alep et l'effet de propagande pour faire remonter le moral des miliciens islamistes subissant de cuisants échecs ces derniers temps.

« Il y aurait là plusieurs facteurs, à mon sens. Le premier serait justement tactique permettant de faire reflouer les forces gouvernementales d'Alep où elles progressent avec beaucoup de succès », estime Boris Dolgov, de l'Institut des Langues et Civilisations Orientales auprès de l'Académie des Sciences à Moscou.

Mais, à bien y regarder, il y aurait également d'autres mobiles : « Palmyre est un carrefour menant à des différentes régions de la Syrie. Ensuite, il y a là un champ pétrolifère. Je crois que ça aussi doit être pris en compte », a fait valoir l'expert.

Un autre spécialiste, Sergheï Démidenko, de l'Institut de l' Académie des Sciences, lui aussi, souligne le côté propagandiste de l'avancée terroriste. « Il y a là plus de bruit que d'effet. Ce point a beacoup plus de valeur archéologique que stratégique ou économique », a-t-il affirmé.

Il est à rappeler que Palmyre se trouvait sous le contrôle de l'Etat terroriste à partir de la mi-mai 2015. Un an plus tard, dans la période du 13 au 27 mars dernier, l'armée syrienne soutenue par l'aviation russe, a eu raison des islamistes. Il est à noter que la libération de Palmyre s'est déroulée avec la participation des Forces d'action rapide russes et des volontaires des sociétés militaires privées.

Il est également intéressant de voir les forces d'opposition russes jubiler à la nouvelle de la prise de Palmyre par les terroristes. « Alors Poutine que fera-t-il maintenant ? Sa dernière carte à jouer, c'était justement l'international. Et Palmyre est le joyau de ses conquêtes syriennes. C'est bien eux qui ont transformé Palmyre en symbole de leur réussite et de leur courage et endurance au combat. Alors rendre Palmyre c'est un peu comme s'ils perdaient la bataille de Stalingrad ou celle de Léningrad, en 1944. Alors voilà ! C'en est fait de Palmyre ! C'est l'échec le plus cuisant de Poutine sur l'arène internationale ever (en anglais dans la VO - Note du Trad.) », a écrit dans sa page Facebook Léonid Volkov.

On ne s'en étonne pas trop compte tenu du fait que récemment l'opposition libérale russe a adressé à la mairie de Moscou une demande d'organisation de manifestation pour soutenir les milices interdites en Russie Jabhat-al-Nusra et DAESH. Les opposants, eux, avancent que le soutien qu'ils entendent prêter aux terroristes faciliterait la pacification de la Syrie et le retrait des troupes russes de la région.

Il est également curieux que les libéraux russes n'aient jamais demander de mettre fin aux agissement de la coalition internationale avec les Etats-Unis à sa tête, présente elle aussi sur le sol syrien. Mais c'est parfaitement naturel, car on s'étonnerait plutôt si ces forces financées, abreuvées et blanchies par les Fonds américains aient osé demander quelque chose à l'Occident. Si ! Ils exigent que leurs maîtres écrasent le plus vite possible « la Russie par les sanctions » pour « mettre fin au régime poutinien ».