Le Chef du Ministère des Affaires Etrangères de Russie Sergheï Lavrov a qualifié officiellement les Etats-Unis du pays-agresseur. Il entendait dire que les bombardements de la Yougoslavie par les troupes otaniennes en 1999 furent la première agression en Europe portée contre un Etat souverain, après 1945.
Selon Lavrov, depuis personne ne s'est souvenu des milliers de tués, dont plusieurs centaines d'enfants, et plus d'un quart de million de réfugiés. Nikita Dagnuk, adjoint au Directeur de l'Institut des recherches stratégiques et des pronostics de l'Université de l'amitié entre les peuples, nous a exposé à quoi pouvait-on s'attendre à la suite d'une telle déclaration.
- Selon moi, il est difficile de prévoir des actions concrètes. C'est qu'en accusant les Etats-Unis d'agression, Lavrov n'a fait que souligner le fait que cette opération a été menée sans sanctions de l'ONU, sans autorisation du Conseil de Sécurité de cet organisme international... En principe, le plus important demeure qu'après cette flagrante exaction - il s'agissait, en fait, d'une intervention militaire - les actions manu militari ont continué de plus belle.
Nous pouvons nous souvenir de l'opération en Afghanistan, en 2001, toujours sans sanction de la part de l'ONU. Ensuite, on se remettra en mémoire le 2003 - là, c'était l'Irak. Et on y a vu la même chose, malheureusement. Nonobstant le fait que toute la communauté internationale n'a jamais octroyé aux Etats-Unis et à leurs alliés le droit légitime d'envahir le territoire irakien, cette opération militaire a été tout de même menée à sa fin.
Aussi pouvons-nous également nous rappeler l'exemple académique de la Libye où, toujours malgré le vote du Conseil de Sécurité pour établir une zone aérienne libre de vols militaires, le territoire de Libye a subi des bombardements organisés par les forces de l'Alliance Nord-atlantique avec, bien évidemment, les Etats-Unis à sa tête.
C'est pourquoi la mise en valeur par Lavrov du fait que nos collègues occidentaux en accusant à tout bout de champ la Russie de violer les normes du droit international et des crimes de guerre de nature non-établie, ne font qu'essayer de se protéger derrière cette rhétorique anti-russe. Ils dissimulent leurs propres desseins et leurs actes qui, non seulement sont en nette contradiction avec le droit international, mais, qui plus est, contredisent ouvertement jusqu'aux valeurs humaines les plus élémentaires.
J'estime que Sergheï Lavrov n'a fait qu'exprimer une position bien fondée et confortée par de maints arguments pesants. Aucune réaction ne devrait en découler. Parce que dans ces conditions, dans cette réalité qui est la nôtre, la Fédération de Russie est obligée de travailler avec de maints organismes internationaux ce qui nous fait, malgré tout, nous asseoir à la table des négociations avec nos collègues occidentaux pour proposer nos solutions. Je suis au regret de constater que l'Occident, avec les Etats-Unis à sa tête, n'est pas prêt à dialoguer de façon constructive. Tout ce que nous entendons, comme retour, sont des accusations en permanence, pour la plupart, fausses et inventées de toutes pièces ».
Il est de notoriété publique que l'ancien ambassadeur des Etats-Unis en Russie Michael McFaul, connu pour être l'un des idéologues des « révolutions de velours », a écrit dans un article du New York Times que l'Amérique finançait tout le temps les forces d'opposition dans d'autres Etats et qu'elle « propageait la démocratie » au bout de ses baïonnettes.
Dans une publication dans The American Conservative Philip Bam, lui, a remarqué : « Si on dressait le compte de toutes les interventions militaires américaines, alors il en résulterait que, sur les 21 dernières années, les Etats-Unis pilonnaient ou envahissaient un pays par an au minimum. A partir de leur intervention au Panama,en 1989, les Etats-Unis ne font que des actes d'agression à l'étranger sans discontinuer ».
Notons également que le périodique Washington's Blog nous cite des données cauchemardesques qui veulent que 90 % de victimes des raids aériens américains seraient des civils. En même temps, les courriels de Hillary Clinton mis à grand jour ont démontré que les Etats-Unis bombardaient la Libye à cause de ses gisements pétrolifères énormes, de son or et de la croissance de l'influence française dans ce pays.
Les médias BBC et GlobeScan ont, quant à eux, mené une enquête qui a prouvé que, déjà, en 2014, la plupart d'habitants de la Terre considérait les Etats-Unis comme « la menace principale à la paix ». « Aucun pays, tout au long de son existence, n'a créé autant de menaces, comme l'Amérique », a écrit Steven Landman dans son article « L'asile de Washington est géré par des fous » publié par le périodique canadien Global Research.