Hollande veut rencontrer Poutine pour « lui dire toute la vérité »

« Si le Président de la République décide de rencontrer le président russe, alors ce sera non pas pour échanger des civilités, mais pour lui dire la vérité », cite l'agence RIA-Novosti les paroles d'Ayrault.

 

Et le ministre d'ajouter que la décision serait prise « en tenant spécialement compte de la situation à Alep ».

 

Il a été également rendu public que Hollande a déjà éventé son intention de dire personnellement à Vladimir Poutine à quel point le support des autorités syriennes locales à Alep est inadmissible. Pour lui, les habitants d'Alep « sont les victimes des crimes militaires ».

 

Le 10 octobre dernier, le représentant officiel du Président de la Russie Dmitri Peskov a déjà souligné que Moscou continuait de préparer la visite officielle de Vladimir Poutine en France.

 

La veille du vote au Conseil de Sécurité de l'ONU, le Président français a accordé une interview à la chaîne de télévision TMS (groupe TF1) où il s'est posé une question rhétorique : « Je me demande : A-t-on besoin de cette rencontre ? Est-elle nécessaire ? Peut-on exercer une pression ? Peut-on lui faire arrêter de faire ce qu'il fait avec le régime syrien c'est-à-dire soutenir l'aviation du régime qui bombarde la population civile d'Alep ? »

 

En répondant à la question quel message il pourrait adresser aux habitants d'Alep, le leader français a déclaré que les citoyens syriens étaient devenus victimes des exactions militaires. « Et ceux qui les ont perpétrés auront à répondre jusqu'au Tribunal pénal international », a dit le chef d'État.

 

Les paroles du président français reflètent à merveille la position adoptée par le Grand Frère américain. Comme nous nous en souvenons, le 7 octobre dernier, le secrétaire d'État John Kerry a fait une déclaration publique en exigeant de « lancer une enquête » sur les agissements des gouvernements de la Syrie et de la Russie qu'il estimait être « des crimes de guerre ».

 

« Hollande a commencé à réfléchir sur son avenir après son départ à la retraite qu'il aurait à essuyer en moins d'un an. Et il va de soi qu'en son for intérieur, il aimerait faire aux Etats-Unis des conférences générales pour une rémunération des plus stimulantes puisqu'en France ce Français guindé et amidonné est tellement impopulaire. Autrement dit, Hollande voudrait reprendre le chemin déjà emprunté par David Cameron.

 

Comment expliquer autrement l'initiative prise par l'hôte de l'Elysée sur l'investigation à mener sur les crimes de guerre de la Russie en Syrie ?

 

Avez-vous pris note que Hollande n'a parlé dans ce cas que de la Russie ? Pourquoi ne s'est-il pas exprimé sur la France et sur son propre cas ? », tels ont été les commentaires présentés sur sa page Facebook par le Président du Conseil d'administration du holding médiatique Pravda.ru Vadim Gorshenin.

 

Il est de notoriété publique que le 8 octobre dernier, la Russie a bloqué la décision du Conseil de Sécurité de l'ONU sur une résolution proposée par la France et l'Espagne sur le régime d'un cessez-le-feu à Alep qui incluait également l'interdiction du survol de la ville par l'aviation militaire. Le Venezuela s'est prononcé également contre la Résolution. 11 pays ont voté pour tandis que l'Angola et la Chine se sont abstenus.

 

Le document a été soutenu par 11 voix avec 2 votes contre et 2 abstentions. C'est ainsi que la Russie, un des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU, y a opposé son veto.

 

Le même jour, le Conseil de Sécurité de l'ONU n'a pas réussi à adopter une résolution sur la situation à Alep. En réponse au veto opposé au projet franco-espagnol, les opposants de Moscou et de Damas ont refusé de soutenir le texte russe sur le support à apporter à l'initiative du retrait des milices armées des quartiers d'Alep en ignorant la recommandation du représentant spécial du secrétaire général de l'organisation Staffan de Mistura.

 

Le Représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, M. Liu Jieyi a exprimé toute sa déception sur l'échec de la résolution proposée par la Russie. Il l'a laissé entendre directement au cours de la réunion du Conseil de Sécurité.