L'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) a beaucoup réussi aux élections régionales dans la Sarre (sud-ouest du pays), a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel suite à la publication des résultats des législatives dans cette région.
Le parti du Merkel a remporté 40,7% des voix, alors que le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) dirigé par l'ex-président du Parlement européen et candidat à la chancellerie Martin Schulz a perdu face à CDU avec ses 29,6% des voix. Personne ne porterait attention aux élections dans la plus petite région allemande, si le succès de la CDU n'était pas si éclatant. Selon les experts, ces résultats montrent qu'il n'y a qu'un joueur sur la scène politique allemande.
Cependant, les politologues s'attendaient à un « vent de fraîcheur », a écrit l'observateur de RIA Novosti Mikhaïl Sheinkman. Au début, le monde était convaincu que le nouveau patron du SPD remporterait les élections dans la Sarre car Merkel et ses alliés ont laissé tomber la situation dans la région. Qui plus est, les sondages prédisaient la parité entre la CDU et le SPD. Mais ce n'est pas arrivé. Il ne reste au SPD que compter sur un rôle de partenaire mineur dans une grande coalition formée par une autre force.
« Il semble que le SPD a changé de patron mais n'a pas changé de stratégie. Les experts n'ont vu rien de nouveau dans le programme de Martin Schulz pour les 100 premiers jours de sa chancellerie. Il répète les anciennes stratégies du SPD. Ainsi, le fait qu'il a perdu est mieux pour lui que la victoire. Il ne doit pas penser que son apparition soit une seule nouveauté suffisante pour devenir chancelier », estime le journaliste.
Avant ces élections, M. Schulz a annoncé deux priorités de sa campagne : renforcer l'Union européenne et éliminer l'inégalité concernant les salaires des hommes et des femmes occupant le même poste. Une question se pose : s'il y a déjà une femme qui maintient l'UE, qui a besoin de M. Schulz ?
En novembre dernier, les médias ont annoncé que la chancelière briguerait un quatrième mandat. Selon les partisans d'Angela Merkel, elle va défendre les valeurs européennes et veut contribuer au renforcement de l'ordre mondial libéral. Le programme de la chancelière a été évoqué par Jakob Augstein, journaliste de Spiegel.
« Merkel ne s'intéresse pas à l'Europe, elle néglige les inégalités sociales, elle est hostile envers la Russie... L'Allemagne a déjà payé cher pour cette illusion de stabilité », estime M. Augstein.
Auparavant, Politico a précisé cinq moyens permettant de destituer Angela Merkel. Martin Schulz peut éviter d'évoquer la crise migratoire qui divise la société allemande en deux camps. De plus, il tenterait de réunir toute la gauche du pays en formant une coalition avec les Verts et la Gauche (Die Linke). Cela augmenterait les capacités du SPD contre les conservateurs. Cependant, les experts soulignent que ce plan pourrait être réalisé par Martin Schulz seulement si le parti eurosceptique l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) obtenait peu de sièges dans le Bundestag. Un tel scénario est peu probable car dans la Sarre l'AfD a remporté 6% des voix ce qui constitue un succès sans précédent pour ce parti.