Les politiques européens qui se sont rendus en Crimée, seront black-listés en Ukraine.
Le Conseil de la Sécurité nationale et de la Défense de l'Ukraine a chargé le Service de sécurité du pays à dresser la liste de politiques d'origine européenne et autre qui sont en visite officielle de 3 jours en Crimée. Les Ukrainiens entendent sanctionner les coupables.
Les barbouzes de Kiev doivent aussi vérifier si les hommes (et femmes) politiques ukrainiens sont de ce voyage ou non. Si oui, les coupables seraient passibles d'une peine prévue par le Code Pénal local.
Cependant, la direction ukrainienne a fait preuve de sagesse en déclarant que si jamais il se trouvait des politiciens de Kiev partis ensemble avec leurs collègues européens et latino-américains dans la Péninsule, leurs noms ne seront pas divulgués pour garantir aussi bien leur sécurité que celle de leur famille. Cette information a été éventée par Rouslan Balbec, adjoint au président de la Commission de la Douma de Russie chargée des affaires des nationalités.
Selon lui, le voyage d'un politicien ukrainien en Crimée équivaudrait à un suicide en bonne et due forme. « Aujourd'hui, l'Ukraine vit à l'heure des représailles officielles. On est frappé par des poursuites juste pour avoir émis son avis subjectif ou fait preuve de bon sens ; la direction du pays voue une haine farouche aux citoyens de la Crimée », a déclaré le député russe.
« Il serait vraiment judicieux de cacher les noms des récalcitrants ukrainiens pour qu'ils ne fassent pas l'objet des pogroms de la part des bataillons nazis », a fait valoir M.Balbec.
Pravda.ru a également demandé l'avis du vice-président de la Chambre des représentants de la République de Crimée qui est aussi le président du Club d'experts sur la question criméenne. Son nom est Alexandre Fomantchuk :
- Les euro-députés n'ont-ils pas peur de se rendre en Crimée ? Sont-ils conscients qu'ils peuvent devenir victimes des poursuites engagées par les autorités de Kiev à leur encontre ?
Alexandre Fomantchuk. C'est qu'ils auraient dû y penser au préalable et en jauger les conséquences. Ils semblent aussi être pleinement conscients du fait que la reconnaissance du statut actuel de la Crimée est de plus en plus à l'ordre du jour et de façon bien concrète et déterminée. On ne peut plus avoir peur là et les gens sains d'esprit n'ont qu'à suivre le fil des événements. Nous autres, Criméens, leur sommes reconnaissants d'un tel choix. Le nombre de contacts que l'on a est en nette progression. De plus en plus de parlementaires en provenance des pays européens sont désireux de franchir le pas. Ils semblent comprendre que le processus est désormais irréversible.
- Que risquent-ils à braver le chantage de Kiev ? Peuvent-ils pâtir des sanctions ukrainiennes ?
AF. Mais l'Ukraine ne peut rien contre eux ! Ils se limiteront à des épanchements linguistiques. Ils pourront aussi leur interdire l'accès de leur territoire. Ce que les députés ne recherchent absolument pas, il me semble. Alors pourquoi doit-on s'inquiéter pour des raisons aussi futiles ?
Le député du Parlement de Kirgizstan Marat Assankoulov a, lui aussi, répondu à nos questions :
- Vos impressions après la visite en Crimée ? Où aviez-vous été ?
MA. C'est mon premier voyage en Crimée. Et à vrai dire, je suis très reconnaissant au parti russe « La Russie Unie » pour m'y avoir invité. Tout est très bien organisé et on a un programme chargé. On a eu déjà droit à des rencontres spontanées avec les autochtones sur les quais, à ne citer que ça. Il m'a été fort intéressant de découvrir ce qu'en pensent les gens du peuple et pas les gestionnaires ou députés. Je vois qu'il s'agit d'un peuple bien hospitalier et heureux. Ils n'ont que des impressions positives sur ces trois années qui se sont écoulées depuis l'organisation du référendum sur la réunification avec la Russie. Il va de soi que la population locale a des questions bien concrètes sur la vie de tous les jours. Mais ces questions peuvent être résolues. Et les gens sont vraiment heureux. On sent une ambiance positive là ! C'est vraiment la liesse populaire au niveau local.
- Que recherchez-vous à venir comme ça en Crimée ?
MA. Je voulais juste souligner que notre programme avait débuté par Saint-Pétersbourg où l'on a été en conférence sur le centenaire de la révolution. Je représente mon parti du Kirghizstan. Et il va de soi que le sujet sur la grande révolution socialiste nous est très proche et que l'on y attache beaucoup d'importance. Cette révolution a eu beaucoup d'ascendant sur nos affaires kirghizes, à ne parler que de notre souveraineté. Nous sommes devenus indépendants. Ensuite c'est avec un plaisir évident que j'avais accepté de me déplacer en Crimée. Rien ne vaut une visite personnelle pour un témoignage direct.
- Vous devriez être déjà au courant que désormais vous êtes black-listé en Ukraine et que vous allez être frappé par les sanctions de Kiev ? Qu'en pensez-vous ? Avez-vous quelques craintes ? Vous y êtes-vous attendu quelque peu ?
MA. Oui, on nous a mis au courant sur cette liste. Pour ce qui est de moi, je ne regrette rien. Il m'importe de pouvoir soutenir le droit souverain des Criméens. Quant à l'Ukraine, elle ne fait qu'écarter d'elle le cours normal des choses. La population de la Crimée ne changerait pas son opinion sur l'Ukraine si elle procède de la sorte. Pour ce qui est de nous, on compte pour des cacahuètes.