La Bulgarie redeviendrait le meilleur ami de la Russie

La Bulgarie est en train de clôturer la présidentielle. Le comité central de vote a déjà dépouillé les urnes et réuni plus de 99 % de bulletins. Roumain Radev est reconnu comme favori : il a réussi à obtenir plus de 59 % de votes de ces concitoyens.

 

Pravda.ru s'est renseigné auprès du professeur de sociologie et des régionalismes internationaux Oleg Andreyev sur les changements à prévoir dans la politique bulgare.

 

- Est-ce que la politique extérieure de la Bulgarie va changer du tout au tout ?

 

Oleg Andreyev. Je crois que les changements s'opéreraient graduellement. Je connais un peu le général Radev : c'est un homme équilibré et tranquille. Il ne militerait pas carrément pour la sortie de son pays de l'UE ou de l'OTAN - ça, non ! Au cours de son mandat, j'en suis persuadé, la Bulgarie resterait membre de ses unions, mais, à mon sens, le général Radev chercherait à améliorer les rapports de Sofia avec Moscou. Et en premier lieu, il s'agirait des relations commerciales. Viendrait ensuite le tour de l'économie, puis de la culture et de la formation, etc.

 

- Qu'est-il comme personnage, ce Radev ?

Oleg Andreyev. Il y a maintenant beaucoup d'élucubrations là-dessus. Quant à moi, en tant que spécialiste résidant souvent en Bulgarie, je déduirais qu'il s'agit plus d'un militaire que d'un politicien. Il a pris du galon en gravissant tous les échelons de sa carrière militaire en commençant son service actif comme lieutenant et accédant au grade du général de corps d'armée. Les OTANiens appellent les généraux comme lui, un général à 2 étoiles. L'armée bulgare pourrissait doucement, mais Radev, lui, luttait pour le développement de l'aviation militaire de son pays. Il a eu des accrochages avec le ministre de la Défense et, après une prise de bec particulièrement violente, il a présenté sa requête de démission du poste du commandant d'aviation. Il est également à noter que le général Radev a fait ses études et a trois diplômes militaires à son actif. Il a fait une partie de ses études professionnelles en Russie et se sent très bien derrière le manche à balai d'un MiG 29 et de plusieurs autres types d'intercepteurs de fabrication russo-soviétique. Il a également une formation bulgare - celle de l'Institut des Hautes Etudes de la Défense de Bulgarie. Son troisième diplôme lui a été délivré par l'Académie Maxwell se trouvant aux Etats-Unis. Il s'agit d'une formation géopolitique, géostratégique et stratégique où l'on apprend le rapport des forces sur l'axe « OTAN - Amérique - Russie - ancienne Union Soviétique », etc. On lui pose souvent la question comment se définit-il lui-même : comme un prorusse, un proaméricain, ou autre chose ? Mais je le crois plutôt être un probulgare pur et dur bien qu'il sache parfaitement de quoi ont l'air les forces armées russes, ou celles de l'OTAN ou encore celles des Etats-Unis. Je voulais finalement faire ressortir qu'il a des connaissances culturelles équilibrées ne s'agît-il que des langues. Il va de soi qu'en tant que citoyen bulgare et Bulgare ethniquement parlant, il parle sa langue maternelle. Mais, le bulgare mis à part, il a une parfaite maîtrise du russe, anglais et allemand. Je crois que cela jouerait beaucoup dans ses activités présidentielles.

 

- Donc vous croyez que sa victoire était à attendre et qu'il mènerait une ligne politique bien définie ?

 

Oleg Andreyev. Je crois bien que oui. Il n'a rien à voir avec le président de Bulgarie partant Rossen Plevnéliyev qui s'apparente plutôt à un acteur anglais de type Mr. Bean - un homme sans opinion, mi-figue mi raisin que l'on a du mal à cerner. Radev, lui, est un homme d'action, un commandant. C'est un homme qui dégaine toujours sa propre opinion.