Après la chute récente des prix du pétrole, beaucoup de pays producteurs du pétrole ont arrêté d'investir dans l'extraction de pétrole ce qui pourrait provoquer un déficit de pétrole dans trois ans. Un tel déficit entraînerait la croissance des prix de l'essence et du carburant diesel, lit-on dans un rapport préparé par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) contenant des pronostics pour cinq ans concernant le marché mondial de pétrole.
Selon le chef de l'AIE Fatih Birol, les conditions ont considérablement changé par rapport à l'année dernière. Il s'agit d'un changement récent de stratégie des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
L'organisation se prononçait pour les volumes maximaux de l'extraction de pétrole pendant longtemps pour empêcher les compagnies américaines de production de pétrole de schiste d'entrer sur le marché pétrolier ce qui a provoqué la chute des prix du pétrole sous la barre des 30 dollars. Mais l'année dernière, l'Opep et 13 autres pays ne faisant pas partie de l'organisation ont décidé de limiter la production de pétrole. Suite à cette décision, les prix ont augmenté à 55 dollars le baril, écrit Daniel Wetzel, journaliste de Die Welt.
L'AIE est sûre que l'augmentation des prix du pétrole se poursuivra car la « phase » des bas prix entraîne toujours des conséquences trois ou quatre ans plus tard. Ainsi, ces derniers temps, les producteurs de pétrole n'investissaient pas dans le secteur pétrolier et dans les nouveaux projets liés à la production de pétrole. On ignore comment ils pourraient répondre à la demande qui ne cesse d'augmenter.
« Dans les trois prochaines années la quantité de pétrole sur le marché serait suffisante alors qu'en 2022, on verrait un déficit provoqué par la réduction de production de pétrole qui atteindrait un niveau extrêmement bas depuis 14 ans », lit-on dans le rapport.
D'après les pronostics, « la ligne rouge » de 100 millions de barils par jour serait franchie en 2019, alors qu'en 2022 le monde consommerait environ 104 millions de barils par jour grâce à la Chine et à l'Inde.
Selon le rapport de l'AIE, si des décisions concernant de nouveaux projets ne sont pas prises maintenant, les producteurs ne pourront pas répondre à la demande.
Il est certain que les États-Unis et un nombre de pays membres de l'Opep comme l'Iran, l'Irak et les Émirats arabes unis augmenteront leur production ce qui ne pourra pas faire baisser les prix car la Russie gardera son niveau actuel et le Nigeria, l'Alger et le Venezuela baisseront leur production.
L'accord sur la limitation de l'extraction pétrolière pourrait être prorogé de six mois. La Russie n'a pas encore pris une décision définitive à ce sujet.
Le 30 novembre, les pays membres de l'Opep se sont réunis à Vienne (Autriche) afin de ramener leur production totale à 32,5 millions de barils par jour. Ils ont néanmoins fait une exception pour trois pays, dont l'Iran, pays qui a été autorisé à augmenter le niveau de sa production pétrolière.
Début décembre cet accord a été signé par les pays ne faisant pas partie de l'organisation : l'Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunei, la Guinée équatoriale, le Kazakhstan, le Mexique, l'Oman, la Russie, le Soudan et le Soudan du Sud. Ainsi, la réduction atteindra 1,7-1,8 million de barils par jour.
En janvier 2017, 11 pays non membres de l'Opep ont baissé la production de 269.000 barils par jour, relate Bloomberg citant les données de l'AIE. Ainsi, les producteurs indépendants respectent l'accord à 48%.