Le Président des Etats-Unis s'attend à ce que la Russie rende la Crimée à l'Ukraine et contribue à la désescalade dans ce pays. Le 14 février dernier, une telle déclaration a été faite par l'attaché de presse de la Maison-Blanche Sean Spicer. Selon lui, Trump « campe sur une position incroyablement dure à l'égard de la Russie ».
«En même temps il (le Président) compte sur une amélioration totale des relations avec la Russie ce qui le distingue des administrations précédentes. Il le veut pour résoudre de multiples problèmes se dressant aujourd'hui devant la communauté internationale, pareils à celui de l'E.I. (interdit en Russie) et au terrorisme », a fait valoir Spicer.
Les politiques russes ont fait leurs commentaires sur la déclaration de Trump.
« Il ne vaut pas la peine d'échafauder une construction insurmontable qui ne sera jamais acceptée par notre pays. La Russie ne renoncera jamais à sa souveraineté sur la Crimée. Cette question ne peut faire l'objet d'une discussion sérieuse », a confié le sénateur Oleg Morozov à l'agence RIA-Novosti. Il a appelé à se renseigner davantage sur « les positions un peu mieux articulées » d'un Trump. « Les phrases qu'il prononce prêtent à confusion. On aurait du mal à comprendre de quoi il retourne tant que les parties n'apprendront pas à entrer en contact de façon constructive pour débattre de tous les sujets concernés. Aujourd'hui le cadet de nos soucis serait de décrypter ces messages. Il faut juste attendre que ces questions soient traitées sous un angle pratique », estime le sénateur.
Son collègue, le chef de la commission du Conseil de la Fédération sur la défense et la sécurité Victor Ozerov croit que les allégations de la Maison-Blanche cherchent à mettre en sourdine le mécontentement des élites américaines qui fustigent Donald Trump pour sa soi-disant position pro-russe. « Mais la Crimée n'est pas à remettre en cause. Il n'y a qu'une seule opinion possible là-dessus », a dit Ozerov.
Selon lui, cette problématique rimerait à la demande de restitution de l'Alaska à la Russie. « Nous ne croyons pas que Trump puisse vouloir la Troisième guerre mondiale, oui ? Ceci est incontestablement la suite de la pression exercée sur Trump par l'establishment américain sur le fond de l'esclandre lié à l'affaire Michael Flynn. Trump se sentirait obligé de passer pour « un faucon » et se démarquer de la position que l'on pourrait accuser d'être pro-russe. C'est pourquoi sa rhétorique a changé. Mais là on est en droit de se demander : est-ce que les Etats-Unis ont des fois reconnu Chypre du Nord annexé par la Turquie ou ont-ils insisté sur sa restitution ? Est-ce que les Américains se sont excusés pour les territoires qu'ils eurent annexé depuis 200 ans ? Ou au moins pour les événements en Yougoslavie en 1999 ? Nous n'avons cure alors de la rhétorique à usage interne », a déclaré à l'agence Politonline.ru l'américaniste et politologue Daniel Hotz.