Le secrétaire général otanien Jens Stoltenberg a conseillé à la Russie de ne pas trop s'énerver à propos du processus de la dilatation de l'OTAN et ne pas décider pour d'autres pays qui veulent rejoindre l'Alliance.
Cette déclaration a été faite lors d'une conférence générale à l'Université d'Oxford. Selon lui, tout pays a le droit de choisir son propre chemin. « Ce n'est ni à la Russie ni à d'autres pays de décider du destin des Etats limitrophes ».
« Non, j'ai du mal à appréhender l'opinion russe sur l'extension de l'OTAN en Europe Centrale et Orientale. C'est une provocation », cite les paroles du secrétaire général de l'OTAN l'agence « Interfax ». « La Russie devrait se détendre et accepter le fait que ses voisins ont le droit de choisir librement ».
Et Stoltenberg d'expliquer que « ce n'est pas l'OTAN qui se dilate, mais bien la Pologne, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie qui ont exprimé, de leur propre chef, l'intention de rejoindre l'Alliance ».
Selon l'agence TASS, le secrétaire général otanien considère les relations entre Moscou et Oslo comme un bon exemple des rapports constructifs.
Cependant, c'est bien au cours de cette année que les experts ont classé définitivement le dossier sur une discorde concernant la question de « la félonie de l'OTAN à l'égard de l'URSS ». Après que les médias ont rendu publics les documents, nombreux furent ceux qui ont traité l'élargissement de l'OTAN et la croissance de la présence militaire sur les marches Est « d'escroquerie du siècle ». Les journalistes de Los Angeles Times ont présenté des documents justifiant la position russe, à savoir : les Etats-Unis ont violé leur engagement pris en 1990 à l'égard de l'URSS sur le non-élargissement de l'OTAN en direction du pays des Soviets. Les analystes ont rendu leur verdict : sans laver la Russie de tous les pêchés et « faire passer Vladimir Poutine pour un saint », « le diagnostic sur le comportement agressif de la Russie n'est pas justifié ».
A titre d'exemple, en février 1990, le secrétaire d'État des Etats-Unis James Baker a déclaré officiellement que Washington « serait prête à accorder des garanties inoxydables que les frontières de l'Alliance Atlantique ne bougeraient pas d'un pouce en direction Est ce qui devrait contribuer à la collaboration de la part de l'URSS en vue d'oeuvrer à la réunification de l'Allemagne ». Mikhail Gorbatchev se montra alors coopératif et accepta de mener des pourparlers, mais les Etats-Unis se gardèrent bien de remettre sur table le terme de « non-élargissement ». En mai de la même année, Baker s'évertua de nouveau à convaincre la Russie sur l'absence de toute raison d'inquiétude quant à l'élargissement ultérieur de l'Alliance.
Les experts son convaincus qu'après la publication de cette documentation, « les prétentions de Moscou générées par l'élargissement de l'OTAN ne doivent plus étonner personne ». A son tour, l'ex-ministre de la Défense des Etats-Unis William Perry a confirmé que la détérioration des relations russo-américaines fut entièrement de la faute de Washington. Il a déclaré que Washington « traitait la Russie de façon hautaine dans les questions de la sécurité mutuelle ». L'information a été livrée par l'agence Politonline.
En même temps, en parlant de son aspiration à l'amoindrissement militaire de l'OTAN en Europe Poutine ne formule que des conditions extrêmement délicates. Cependant, s'il suivait la loi et le droit internationaux à la lettre, il serait en mesure d'exiger que certains Etats européens soient exclus de l'Alliance. Et ce serait son droit le plus absolu. Comme l'OTAN était censée ne pas s'élargir vers l'Est, la direction de l'Alliance serait obligée de se plier aux engagements pris.
Il est à ajouter que, selon Sergheï Jelezniak, membre de la commission aux affaires étrangères de la Douma, le secrétaire général de l'OTAN s'embrouille avec la géographie en déclarant que l'OTAN élargirait sa zone d'influence en Europe et que la Russie s'efforcerait de maintenir un glacis le long de ses frontières. A bien regarder la carte, on se rend compte que l'OTAN avance de façon continue en direction des frontières russes. A son tour, la Russie n'entreprend que des manœuvres d'endiguement.
Malgré les preuves, les Etats-Unis persistent à croire que la Russie n'a pas le droit de considérer l'OTAN comme une menace. Le représentant officiel du Département d'État américain John Kirby a fait valoir que l'Amérique ne comprenait pas les raisons d'un tel comportement russe.