La Russie vient de tester son premier missile hypersonique

C'est bien le 25 octobre dernier que l'engin hypersonique appelé également « appareil 4202 » ou encore « 15U71 » a subi avec succès les tests de tir à partir du district de Dombar (région d'Orenburg) pour échouer dans le polygone de Koura, au Kamtchatka. Tout l'équipement de bord, toute l'avionique embarquée aussi bien que le système de contrôle de vitesse sont composés d'éléments de fabrication russe.

 

Selon le périodique « Izvestia », lorsque l'appareil atteint l'altitude maximum, sa vitesse augmente jusqu'au 15 Mach, autrement dit 7 km/sec. Le missile est à monter sur les nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, pour remplacer les ogives traditionnelles. « 4202 » entre en régime opérationnel à l'altitude approximative de 100 kilomètres et prend son envol en quittant le missile porteur et en développant la vitesse de 5-7 km/sec. Avant l'entrée dans les couches atmosphériques épaisses et se trouvant au-dessus de la cible le missile hypersonique effectue une manœuvre complexe pour déjouer les tirs antiaériens.

 

Il est à noter que le projet « Albatros » est apparu dans les années 80, pendant la période soviétique. Il devait contrer le nouveau concept américain appelé alors « Guerre des étoiles ». Cependant, le projet a été fermé à cause des difficultés techniques de réalisation. Dans les années 90, l'unité de recherche et de production de la construction des machines et outils a fait redémarrer les travaux en en modifiant le nom de code pour « 4202 ».

 

Selon nos sources chez « Roscosmos », les tirs dernièrement réussis ont été précédés par un long et onéreux programme du remplacement des pièces importées par l'organisation de la fabrication locale. Il a fallu abandonner le système de guidage produit par Kharkov (Ukraine) et certaines composantes. Le succès atteint autorise le lancement de tout un programme de tests.

 

Selon Dimitri Kornev, rédacteur-en-chef de la page internet « Military Russia », dès son origine, le produit « 4202 » avait peu de pièces détachées importées. Mais le système de guidage, pierre angulaire de toute avionique, responsable de sa manœuvre hypersonique et du verrouillage de cible, était fabriqué par les Ukrainiens.

 

C'est en 2014, que l'unité de recherche et de production des machines et outils a lancé la production du nouveau système pour remplacer l'import. Il est fort probable que les premiers tests datent de 2015, mais ils n'ont pas abouti. En revanche, le 25 octobre dernier le succès a été atteint.

 

Récemment, Pravda.ru a déjà écrit sur les armes hypersoniques à développer avant 2020. Le développement des systèmes antiaériens permettent d'abattre toute cible - drone ou avion - à n'importe quelle altitude. Alors le seul procédé est de créer les appareils capables de voler plus vite que les missiles-intercepteurs.

 

C'est pourquoi les Etats les plus techniquement avancés - Russie, Etats-Unis et Chine - se sont mis à tester les engins hypersoniques des types et spécialisations différents. La course entre « le bouclier et le glaive » avait commencé.

 

Quant à la Chine, déjà le 9 janvier 2015, elle a testé un planeur hypersonique WU-14 lancé dans l'espace à l'aide d'un missile balistique intercontinental. Ce planeur décolle de l'engin-porteur et puis atteint la vitesse de 10 Mach c'est-à-dire plus de 12,3 km/h pour s'abattre sur la cible. Les moyens de repérage et neutralisation antiaériens modernes ne peuvent arrêter un missile de ce type.

 

Ainsi la Chine est devenue le troisième pays au monde, après la Russie et les Etats-Unis, à maîtriser les technologies hypersoniques. Autrement dit, les Chinois ont fabriqué une ogive avec les ailes de direction qui peut effectuer des manœuvres ce qui lui permet de rester invulnérable. Mais l'engin chinois n'a pas de propulseur ce qui le range automatiquement dans la catégorie « d'armes pour les pauvres ». Quant à la Russie, elle travaille sur les missiles hypersoniques de tous les types dotés de propulseurs « Ramjet », capables d'être lancés à partir des rampes terrestres, bâtiments de la marine nationale ou bombardiers.