Dans une interview accordée à l'agence allemande DPA, le représentant officiel de l'OTAN a explicité que « la présence des missiles à ogives nucléaires aux confins des pays-membres de l'Alliance Transatlantique, ne contribue pas à la baisse du niveau de tension ».
Selon Deutsche Welle, le représentant de l'OTAN a fait valoir la nécessité d'améliorer la transparence et l'information sur les activités militaires « afin d'éviter tout risque de malentendu et d'écarter l'éventualité des bavures ».
Il est à rappeler que la décision de mettre les « Iskander-M » à Kaliningrad a été adoptée par le Ministère de la Défense russe le 8 octobre dernier.
Selon le représentant de la Défense russe Igor Konashenkov, ce n'est pas la première fois que ces missiles partent à Kaliningrad. Dans l'avenir, cela va se répéter encore et encore, a précisé le militaire. Il y va de l'amélioration du niveau professionnel des forces armées russes.
En même temps, l'information n'a jamais été secrète. Les missiles ont été acheminés à bord du cargo « Ambal ». « J'en dirai même plus : un des missiles a été exposé à dessein à un satellite américain de passage au moment de son embarquement. Nous l'avons fait exprès pour contrôler le bon fonctionnement du satellite américain et ses paramètres techniques à étudier », a-t-il ajouté en précisant que les Américains n'ont pas trompé les espérances des militaires russes le renseignement électronique de Moscou ayant collecté toutes les données sur l'appareil étoilé.
Il faut se souvenir que le complexe opérationnel-tactique à missiles « Iskander-M » a été élaboré dans les années 90 et livré à l'armée en 2006. Il a remplacé l'équipement obsolète « Totchka » (Point). Son rayon d'action est de l'ordre de 500 km ; pour la version à l'exportation - 280 km.
Il est de notoriété publique que les missiles d' « Iskander(M » peuvent recevoir les ogives à têtes nucléaires. Mais à l'heure actuelle, ce complexe est classé comme arme conventionnelle.
Juste après la mise à exécution de l'opération, les représentants du renseignement américain ont déclaré que le changement de position des « Iskander-M » a été opéré pour faire montre du « mécontentement des militaires russes par les agissements de l'OTAN ». A son tour, le Wall Street Journal a publié que l'apparition des « Iskander » dans l'enclave russe provoque « une sérieuse perplexité » dans l'Occident, car « la portée de ces missiles couvre les pays Baltes, la Pologne et même l'Allemagne ».
Le Wall Street Journal a également reconnu qu'auparavant les « Iskanders » ont été déjà aperçus dans le district de Kaliningrad, mais provisoirement, au cours des manœuvres. « Le Kremlin a menacé de placer les missiles à titre permanent, pour répondre au déploiement d'AEGIS, système anti-aérien américain, en Pologne limitrophe », note le journaliste.
« Il y va d'un défi personnel lancé à Washington et à Barak Obama de la part de Vladimir Poutine. Terré au Kremlin, cet officier du KGB s'évertue à humilier pour la dernière fois, sur le terrain stratégique et de façon ostentatoire, le président américain avant que celui-ce ne quitte définitivement le bureau ovale de la Maison Blanche», a écrit la rédaction du New York Observer.
La corporation analytique Stratfor a mené récemment une étude selon laquelle l'analyse des derniers incidents avec la participation des forces spatiales et aériennes russes a démontré que « la Russie n'était point un pays agresseur, mais ne faisait que défendre son espace vital ».
Les médias occidentaux rappellent également que 6 bases opérationnelles de l'OTAN sont déjà déployées le long de la frontière Ouest-Nord de la Russie. C'est pourquoi il n'y a pas à s'étonner qu'un système de défense anti-aérienne de grande envergure ait apparu dans le district de Kaliningrad. Tandis que l'OTAN progresse lentement vers la Russie, celle-là s'est dotée des moyens capables d'interdire tout vol à une distance considérable du site des missiles.
Le Pentagone s'est déjà indigné qu'une telle approche prive l'Occident de la possibilité de frappe préventive (!!!) de la Russie « au nom de la paix et de la démocratie ». Les généraux américains sont convaincus que la Russie avait placé à Kaliningrad la fine crème de « ses dernières trouvailles technologiques en la matière des armements - à commencer par le canon anti-aérien S-400 « Triomphe » jusqu'aux missiles balistiques « Iskander-M » dotés d'ogives nucléaires ».