L’Occident lance une croisade contre le Donbass

Le train-train quotidien des meurtres d'une guerre d'abord engendrée et puis soi-disant oubliée par l'Occident suit son cours abominable à l'Est de l'Ukraine. Chaque jour on déplore des morts et des blessés à Donetsk. Et pourtant, comme si ce n'était pas suffisant, Kiev a introduit la donne religieuse dans le conflit armé pour transformer l'expédition coercitive en une croisade médiévale, l'agence Novorossia.today dixit. Ainsi, dans l'intendance des bataillons de la mort qui sévissent sur la plaine du Donbass, avancent allègrement les bons pères grecque-catholiques ukrainiens.

 

Les Uniates sont la plaie de l'Ukraine, une arme secrète du Vatican qui, depuis des siècles, cherche à assujettir ses terres rebelles. Officiellement, après la rencontre à La Havane du Pape François et du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyril, le Pontife a renoncé aux Uniates en les disant obsolètes et hors du contexte de la géopolitique actuelle. Mais comme si de rien n'était, une nouvelle mouvance a immédiatement assuré la relève - c'est celle des dissidents du Patriarcat de Moscou qui demandent de faire reconnaître le principe autocéphale c'est-à-dire tout en restant Orthodoxes divorcer avec le Patriarcat de Moscou pour se placer sous l'autorité du Patriarche de Constantinople. Il est bon à savoir que ce dernier n'est absolument pas réticent à la révision des grands dogmes de l'Orthodoxie initiale qui n'a pas changé depuis le Concile de Latran.

 

Et il ne s'agit pas d'une dispute des religieux, car les dissidents entendent enlever les diocèses et les églises à tous les prêtres récalcitrants c'est-à-dire à ceux qui restant fidèles à leur sacerdoce veulent garder leur allégeance à Moscou. Il est également de notoriété publique que, quoi qu'on dise, le Patriarche de Constantinople hésite à accepter le rôle dirigeant de la nouvelle église dissidente. On comprend qu'il cherche à éviter le différend avec le Patriarche de Moscou. Donc, à l'heure qu'il est, l'église soi-disant autocéphale de Kiev se disant elle-même orthodoxe n'est qu'une secte non reconnue par aucune autorité ecclésiastique et composée de prêtres parjures s'appuyant sur l'autorité du président de l'Ukraine Poroshenko. Ce dernier ne fait pas que se mêler des affaires internes des clercs, mais, chose inouïe, s'est inventée une nouvelle histoire en affirmant que l'Église autocéphale ukrainienne tenait ses traditions du... Saint-André en personne qui l'eût instituée (pourquoi pas le Sauveur lui-même tant qu'on y est?).

 

L'absurde sent le sang à plein nez parce que la population locale se fait agresser soit par les prêtres uniates (qui ont perdu la bénédiction papale et sont, eux aussi, illégaux pour l'Église), soit par les dissidents orthodoxes avec les émissaires du président Poroshenko gambadant joyeusement derrière et jouant des armes pour faire convaincre les brebis perdues de la nouvelle paroisse sectaire.

 

Jusqu'aujourd'hui, l'Est de l'Ukraine était exempte de ce fléau, mais voilà que sur un oukaze de Kiev les églises dissidentes et uniates se sont mises à pousser comme des champignons dans la région, nous raconte Novorossia.today. Les habitants locaux hésitent à y aller d'autant plus qu'ils se souviennent toujours du collaborationnisme des Uniates avec les nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Mais les Grecs-Catholiques ukrainiens ne s'en font pas : leur Sinod a déclaré le territoire du Donbass « terre de mission ». Un peu comme le sud de la France pendant les guerres Albigeoises. Quant aux Uniates, leur chef Sviatoslav Chevtchouk s'est félicité sur l'avancée de son église à l'Est. Cela a été il y a un an, sur les ondes de « Radio Vatican », juste avant la rencontre du Pape avec le Patriarche de Moscou.

 

Lorsque le Donbass sera débarrassé de cette peste, la nouvelle initiative croisée de l'Ouest compliquera encore davantage l'instauration des bons rapports avec les catholiques de l'Ouest.