Les États-Unis profitent le plus des coïncidences impossibles des accidents de Nord Stream

Les États-Unis semblent être le principal bénéficiaire des accidents survenus sur trois tronçons du gazoduc Nord Stream. Washington ne veut pas que Berlin fasse marche arrière.

Nord Stream : De telles coïncidences sont impossibles

Une forte baisse de pression a été enregistrée lundi 26 septembre dans deux gazoducs à la fois - Nord Stream 1 (sur deux tronçons) et Nord Stream 2.

Il y a deux fuites sur Nord Stream 1 : l'une dans la zone économique suédoise et l'autre dans la zone économique danoise.

"Elles sont très proches l'une de l'autre", a déclaré à Reuters un porte-parole de l'administration maritime suédoise (SMA).

Nord Stream 2 a été rempli de gaz pour pressuriser le gazoduc à 300 bars en prévision d'une autorisation de gaz qui ne s'est jamais concrétisée en raison des sanctions de l'UE.

"La destruction qui s'est produite en un seul et même jour simultanément sur trois tronçons des gazoducs offshore du système Nord Stream est sans précédent", a déclaré Nord Stream AG à TASS.

La publication allemande Tagesspiegel a écrit, citant un initié anonyme du gouvernement fédéral, que les accidents ont eu lieu à la suite d'une "attaque ciblée."

"Tout porte à croire qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence", a déclaré la source.

Le pipeline est neuf. Il a été construit en acier allemand durable et de haute qualité, a déclaré sur NTV Jurgen Trittin, un homme politique allemand qui a été ministre de la protection de l'environnement, de la conservation de la nature et de la sécurité nucléaire de 1998 à 2005.

"Si un tel pipeline fuit soudainement, alors, sans aucun doute, cela est dû à la rupture violente de ce pipeline", a-t-il ajouté.

Seuls quelques pays ont la capacité de faire sauter Nord Stream

Le gouvernement fédéral allemand a déclaré qu'il travaillait avec les autorités danoises pour trouver la cause de l'incident. Une zone d'exclusion de cinq milles nautiques a été établie autour du gazoduc au sud de Bornholm, avec une profondeur de fuite sous-marine estimée entre 60 et 70 mètres.

Seuls quelques pays disposent de la technologie nécessaire pour mener une telle attaque. Pour qu'un tel acte de sabotage se produise, il faut l'intervention de forces spéciales, comme des plongeurs de la marine, ou d'un sous-marin.

Avec la fermeture du gazoduc Nord Stream 1 (qui fonctionne à un tiers de sa capacité), l'approvisionnement en gaz de la Russie vers l'Allemagne et l'Europe centrale ne sera possible que par le tuyau Yamal, qui traverse la Pologne, ou par le réseau de pipelines ukrainien. La première option fonctionne en sens inverse depuis longtemps, tandis que le réseau ukrainien de gazoducs - ne passe que par une station de transfert contrôlée par Kiev.

Il est désormais évident que le gazoduc Nord Stream ne sera pas opérationnel cet hiver. La crise énergétique en Europe n'en sera que plus profonde.

Selon le Tagesspiegel, il existe deux versions pour expliquer le sabotage. D'une part, il pourrait s'agir de forces ukrainiennes ou de forces associées à l'Ukraine. D'autre part, il pourrait être bénéfique pour la Russie de provoquer une incertitude supplémentaire et éventuellement d'augmenter à nouveau les prix du gaz.

Nous avons cependant une objection ici. Moscou s'intéresse à l'approvisionnement en gaz de l'Europe afin de générer des revenus, car le vecteur oriental de l'approvisionnement en gaz ne remplacera pas complètement le vecteur occidental de sitôt.

Le président Vladimir Poutine a demandé à plusieurs reprises à l'Allemagne de lancer Nord Stream 2. Pour reprendre les travaux de Nord Stream 2 et l'approvisionnement en gaz de l'UE, il suffit "d'appuyer sur le bouton", a-t-il déclaré, ajoutant que les responsables de l'UE s'enfoncent dans l'impasse des sanctions.

Quant aux États-Unis, Washington s'emploie depuis longtemps à détruire le concurrent face à l'UE afin de maintenir la domination du dollar et d'augmenter les revenus des entreprises américaines. Pour couronner le tout, Berlin ne serait donc pas tenté de rétropédaler en matière d'utilisation du gaz naturel russe.