Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, s'est exprimé lors de la 77e réunion de l'Assemblée générale des Nations unies. Il a expliqué la position de la Russie sur les principales questions internationales et s'est exprimé séparément sur le conflit en Ukraine et les relations de la Russie avec l'Occident.
Après le discours, M. Lavrov a donné une grande conférence de presse.
L'Occident a rejeté avec arrogance les propositions de la Russie en matière de sécurité.
"Le conflit actuel en Ukraine est la conséquence de l'incapacité de l'Occident à négocier avec la Russie et à résoudre les problèmes de sécurité collective", a déclaré M. Lavrov, rappelant aux participants à l'Assemblée générale des Nations unies que "toutes les tentatives répétées de Moscou pour établir des règles de coexistence ont été ignorées." En décembre 2021, la Russie a reçu une réponse négative arrogante à ses propositions, a déclaré le ministre.
"C'est évident pour tout observateur impartial : pour les Anglo-Saxons qui ont complètement assujetti l'Europe, l'Ukraine n'est qu'un matériau consommable dans la lutte contre la Russie", a déclaré Lavrov.
Il a développé cette question lors de la conférence de presse, notant que Moscou considère déjà les États-Unis et son bloc de l'OTAN comme des parties au conflit en cours en Ukraine.
"Récemment, l'armée ukrainienne a admis que le Pentagone sélectionnait les cibles des frappes", a expliqué Lavrov. "Qu'est-ce que c'est si ce n'est une participation directe à la guerre ?".
Les référendums dans les régions ukrainiennes correspondent aux souhaits de Kiev.
Le chef de la diplomatie russe a également abordé le sujet des référendums en RPD, RPL et dans les parties contrôlées par la Russie des régions de Zaporozhye et Kherson en Ukraine.
"Le vote a déjà provoqué l'hystérie en Ukraine et en Occident, le G7 a promis encore plus de sanctions anti-russes. Pourtant, les référendums vont tout à fait dans le sens des souhaits de Kiev", a suggéré M. Lavrov. "Ceux qui vivent là-bas réagissent à ce que le président Zelensky leur a recommandé de faire en août 2021. Il a alors conseillé à tous ceux qui se sentent russes d'"aller en Russie". C'est ce que font aujourd'hui les habitants de ces régions."
L'exceptionnalisme des États-Unis atteint un niveau divin
Lavrov a déclaré qu'après l'effondrement de l'URSS, le désir de domination mondiale et d'exceptionnalisme de Washington a atteint "des sommets sans précédent, qui ont conduit à de nombreuses guerres agressives et ont coûté la vie à plusieurs centaines de milliers de personnes dans le monde."
"En proclamant la victoire dans la guerre froide, Washington s'est élevé au rang de messager de Dieu sur terre qui n'avait aucune obligation, mais seulement un droit "sacré" d'agir impunément partout comme bon lui semble."
Toute nation peut devenir une victime des ambitions de Washington si elle contrarie d'une manière ou d'une autre les "maîtres autoproclamés du monde." Il a cité en exemple le sort de la Yougoslavie, de l'Irak, de la Libye et de "plusieurs autres pays".
L'UE glisse vers la dictature
M. Lavrov estime que l'UE, "asservie" par les États-Unis, présente des symptômes similaires d'exceptionnalisme et d'arrogance.
À titre d'exemple, le ministre russe a évoqué les récentes remarques de la chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a menacé l'Italie de conséquences si des candidats de droite arrivaient au pouvoir dans le pays à la suite d'élections.
"C'est de l'arrogance, un sentiment d'impunité, de l'exceptionnalisme. Ils sont les seuls à avoir le droit de porter de tels jugements. Les propos de Mme Von der Leyen sur les élections en Italie sont stupéfiants", a déclaré M. Lavrov, ajoutant qu'il ne se souvenait pas de telles menaces de la part de la dirigeante européenne auparavant.
Selon Sergueï Lavrov, l'UE est en train de devenir une entité autoritaire, rigide et dictatoriale.
La fin du monde unipolaire est proche
"Malgré tous les efforts déployés par les États-Unis, leur ère de domination prend fin et le monde unipolaire s'effrite", a déclaré Sergueï Lavrov, soulignant que l'avenir de l'ordre mondial se décide maintenant.
La question est de savoir si cet ordre aura un suprémaciste qui obligera tout le monde à vivre selon ses propres règles qui ne sont bénéfiques que pour lui, ou s'il s'agira d'un véritable "monde démocratique, juste, sans chantage ni intimidation des personnes indésirables, exempt de néonazisme et de néocolonialisme".
Moscou s'en tient fermement à la deuxième option, a ajouté M. Lavrov.