Le sale acte terroriste perpétré par des criminels de guerre à Saint-Pétersbourg a mis pas mal de choses en évidence et pas qu'en Russie. Il se trouve que les monstres qui ont fait sauter la rame du métro saint-pétersbourgeois avec femmes et enfants dedans (une petite fillette enregistrée en régime automatique par le microphone du train à partir de la cabine du conducteur criait « S'il vous plaît, Monsieur, ne nous tuez pas! ») ont desservi ceux qui les ont télécommandés. Pourquoi donc ? Mais parce que tout simplement l'objectif n'a pas été atteint. Bien au contraire : les Russes et, en particulier, la population de la deuxième capitale de Russie ont fait preuve de solidarité et de réserve face à un danger plus qu'imminent, car on s'attendait à d'autres explosions.
Ce genre de réaction de solidarité et d'absence de la panique peut être appelé le syndrome de Dresde. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les soi-disant Alliés détruisirent la ville de Dresde en mitraillant même les soldats allemands qui se faisaient soigner dans les hôpitaux et cherchaient refuge en se sauvant des édifices en feu. Rien ne demeura de l'ancien joyau du monde germanique. Tout périt en flammes, mais les Allemands s'en trouvèrent même encore plus soudés et plus courageux devant la barbarie anglo-saxonne que les Français essuyèrent au Havre d'ailleurs. Les êtres humains sont façonnés tous de la même façon. Lorsque l'aviation du Troisième Reich détruisit la ville de Mourmansk dans le grand Nord russe, ça n'entrava en rien le bon fonctionnement du port et de la base des sous-marins bien que la ville n'existât plus littéralement.
Idem pour Saint-Pétersbourg de nos jours : les citadins s'organisèrent et, par solidarité spontanée, même les conducteurs de taxis proposaient leurs services gratuitement à tous ceux qui sont restés bloqués en plein centre-ville suite à la fermeture immédiate du métro. On peut dire qu'une telle mesure de coupure du courant dans les tunnels a été parfaitement adéquate la ville étant bâtie sur un sol marécageux et à côté de la mer. Le système métropolitain est enterré à cent mètres de profondeur le sol étant instable à des niveaux inférieurs. Si les terroristes avaient voulu faire sauter les tunnels, l'inondation aurait pu suivre avec tout ce que cela implique comme victimes et dégâts matériels.
En même temps, les vrais héros se sont révélés. Ainsi, un soldat de la Garde Nationale russe (nouvelle structure du maintien de l'ordre créée il y a tout juste un an) a réussi à neutraliser une bombe localisée à une autre station par des passagers vigilants. Dotée d'un système de minuterie et banalisée sous forme d'un vulgaire extincteur commercial dans un sac, la bombe aurait causé des dizaines de morts et devait exploser avant l'arrivée attendue des sapeurs-pompiers. On se souvient que les critiques jaillirent un peu partout lorsque Poutine a instauré la Garde en 2016. Depuis, cette nouvelle structure de l'Intérieur a déjà fait ses preuves à maintes occasions que ce soit au Daghestan, en Tchétchénie, dans l'Orient russe, etc. Les gens qui y servent sont de vrais professionnels dont les compétences et le dévouement correspondent plus ou moins à celles de la Gendarmerie Nationale en France.
Ce héros a été acclamé par la foule et doit être bientôt décoré par le Président de Russie au Kremlin. D'où l'on peut tirer facilement la conclusion que l'après-attentat a profité à la nation russe qui s'est sentie en guerre et solidaire des siens. Je remarquerai au passage qu'Ivan Blot a prôné un grand nombre de fois l'instauration de la Garde Nationale en France. Il y en avait une avant 1789 et puis jusqu'à la fin du XIX siècle, mais ensuite on l'eut euthanasiée tout doucement. Ne serait-il pas grand temps de la faire renaître pour lutter contre le phénomène des banlieues dites sensibles ?
Pour ce qui est des responsables de la boucherie, ils comptaient aussi scinder la société russe faisant passer l'homme à la bombe pour un terroriste musulman. Cependant, personne n'a été dupe d'autant plus que, selon les premiers résultats de l'investigation, l'homme a été télécommandé par un couple de type européen qui est resté en retrait sans entrer dans la rame. Une ds pistes privilégiées est celle de la trace ukrainienne pour se venger de l'échec au Donbass. Le mobile est bien là et la réaction des politiques ukrainiens plus qu'éloquente. Quant à l'accoutrement du terroriste qui exhibait des vêtements de type musulman religieux et une barbe taillée à la mode des pays musulmans, n'importe qui peut le faire sans être musulman pour autant.
Il n'est pas exclu que la CIA soit impliquée dans cette attaque, a déclaré Christoph Hörstel, célèbre journaliste allemand et conseiller d'État dans une interview accordée à Pravda.Ru. Rien à ajouter. L'enquête progresse et je n'ai qu'à rappeler le triste sort des bandits de l'époque de la Première Guerre de Tchétchénie : Doudayev, Hattab et autres. Hattab a connu le pire des sorts : condamné à perpétuité dans une prison spéciale où les détenus n'ont même pas de noms - juste des numéros ; où la lumière ne s'éteint jamais ; où ils se déplacent, en dehors de leur cellule, à reculons avec les mains levés au-dessus de leur dos courbé. Selon un documentaire tourné par le Service carcéral russe, ceux qui écopent là-bas écrivent régulièrement des requêtes en demandant de se faire fusiller au lieu de vivre de cette façon. Chacune de ces créatures a des dizaines, voire des centaines de victimes à son actif. Cayenne à côté paraîtrait une cure de santé.
La vengeance est un plat qui se mange froid. C'est le principe de Vladimir Poutine qui sait attendre pour porter l'estocade. Pour les terroristes, l'attente du châtiment est pire que le châtiment lui-même. Le chef du Kremlin est connu pour être un dur à cuire, alors - CIA ou pas - les coupables vont bientôt envier les morts.