FRANCE

Présidentielles 2017 : l'ultra-gauche fait campagne pour la guerre civile

Pendant que les Français se débrouillent tant bien que mal avec la campagne présidentielle, son cortège d'hystéries et d'affaires, l'ultra-gauche elle, ne perd pas de temps et rêve de Révolution. Un nouvel appel, émanant de militants de Rennes, est on ne peut plus clair en appelant à « rouvrir la question révolutionnaire en période électorale ».

 

Ces militants partent d'un constat qui est aussi lucide que pessimiste : « cette fois, le FN a réussi à s'imposer comme l'acteur principal, et c'est un spectacle particulièrement pitoyable et ridicule que nous infligent tous ces candidats qui miment le sérieux et s'agitent d'autant plus vigoureusement que leur crédibilité est sur le point de s'effondrer ».

 

Du coup, les élections n'ont pour eux pas de légitimité, pas plus que les divers candidats, Macron, Fillon, Hamon ou même Mélenchon : « les légères nuances entre leurs différentes idéologies sont au fond bien dérisoires et qu'aucun de leurs programmes ne peut plus prétendre changer en mieux quoi que ce soit, même de minime, au cours infernal des choses ».

 

 

Lutter contre la tyrannie de l'austérité par celle de la rue

 

Mélenchon en prend pour son grade : « la "vraie gauche" s'obstine à ne pas voir que l'exemple de Syriza en Grèce démontre que toute tentative d'application d'un programme de lutte contre l'austérité généralisée est condamnée à l'échec lorsqu'elle se ne s'appuie pas sur des mouvements sociaux forts », autrement dit sur la tyrannie de la rue, le recul de la loi, l'effondrement de la notion même de l'Etat et de la démocratie représentative. Les sans-culottes contre l'Etat de droit, avec comme résultat logique la même chose qu'en 1793 et en 1922 : la famine, la terreur, la guerre civile.

 

Fidèles à leur corps défendant à leur alliance objective avec le libéralisme sans-frontiériste inspiré par Soros et autres agents directs de l'influence américaine, ils s'en prennent aussi à la volonté de Mélenchon de tenter de se rabibocher avec la Russie : « en se fourvoyant dans d'obscures alliances avec la Russie de Poutine, il semble que celui qui a voulu récupérer le mouvement « dégagiste » ait simplement oublié de dégager lui-même ».

 

Le vote et le système républicain étant discrédités aux yeux de l'ultra-gauche, celle-ci poursuit dans la lancée du slogan « génération ingouvernable » : « Nous pensons plutôt qu'il est grand temps de reprendre l'offensive, et de nous organiser pour devenir réellement ingouvernables ». Objectif : « mettre un terme à la domination capitaliste, au racisme et au patriarcat » par « une révolution sociale, populaire, portée par la base ».

 

 

Rennes (et Nantes) pendant le mouvement contre la Loi Travail : un entraînement pour la Révolution à venir ?

 

L'ultra-gauche rêve de revivre l'élan du mouvement contre la Loi Travail, et même de faire plus, en constituant une force de lutte multiforme : « en associant syndicalistes, chômeur-euse-s, précaires, ou étudiant-e-s, elle multiplie les moyens d'actions comme les possibilités d'être rejointe. Que ce soit par les occupations de l'université, de places ou à la Maison du Peuple, la création d'une radio pirate capable de diffuser les énoncés du mouvement sur toute la ville, les cantines populaires qui viennent nourrir les grévistes et les manifestant-e-s, les médic-teams et les groupes anti-répression qui, avec le cortège de tête, ont rendu possible de tenir la rue face à la police et de multiplier les blocages ».

 

Avec comme résultat, des perturbations durables : « La ville avait cessé de fonctionner uniquement comme espace sécuritaire et marchand : les patrouilles de police se sont faites pour un temps plus discrètes, les commerçants réactionnaires tremblaient, les banques étaient fermées et les caméras de vidéo-surveillance hors-service ». Sans oublier les pillages, la casse générale, tant à Rennes qu'à Nantes, avec la bénédiction de l'état socialiste. Les nouveaux débordements à Nantes le 3 février dernier, puis le 25 février en plein centre-ville, montrent que les habitudes  de destruction ne sont pas perdues.

 

 

Ultra-gauche et bandes des quartiers sensibles prêts à faire sauter la France ?

 

En attendant le Grand Soir, la destruction de toutes les banques, des caméras de surveillance et des commissariats, et la pendaison de tous les réactionnaires aux lampadaires, l'ultra-gauche ne perd pas son temps.

 

Un appel à bloquer tous les lycées et les facultés les 20 et 21 avril circule depuis plusieurs semaines sur la Toile. L'objectif assumé est d '« anticiper le second tour qui confrontera dans tous les cas, d'un côté, le fascisme et de l'autre, le libéralisme » (autrement dit Macron - Le Pen ou Fillon - le Pen, ou même Macron - Fillon) et utiliser les masses étudiantes et lycéennes désoeuvrées pour bloquer les opérations électorales ou provoquer des émeutes.

 

Plus inquiétant, une convergence se forme peu à peu entre bandes de quartiers sensibles et ultra-gauche, qui recrute déjà dans ces quartiers pour ses black blocks. Dans plusieurs quartiers sensibles, tant en région parisienne qu'en province, des convergences objectives ont été faites, notamment à Nantes, et en Région Parisienne. On en a eu un avant-goût avec les émeutes liées à l'affaire Théo, et d'autres émeutes sont appelées à se reproduire en avril et en mai.

 

« On pense notamment que l'entre-deux-tours sera assez chaud », remarque une source policière de l'ouest de la France, qui préfère rester discrète. « Dans certains quartiers, des armes sont accumulées, il y a une tension latente, les rapports qui nous sont remontés laissent présager des émeutes préparées pour fin avril et début mai, comme l'étaient d'ailleurs les émeutes de 2005 dans bien des endroits ».

 

Pour notre source, « le but, ce n'est pas seulement de casser du flic. C'est aussi profiter du bazar pour piller les quartiers bourgeois, les centre-villes aussi ». Il y a un autre paramètre qui entre en jeu : « les dealers sont pragmatiques, ils ne rêvent pas de Grand Soir, eux - une révolution, c'est l'appauvrissement de tout le monde, qui leur achètera leur came ? Mais ils se disent  que s'ils envoient leurs hommes - notamment les plus jeunes qui sont chauds et veulent tout casser - avec les émeutiers, la police aura fort à faire loin des cités et n'ira pas déranger leur business ».

 

Plus étonnant - quoique cela renforce la thèse que les émeutes d'avril et de mai sont et seront préparées, un appel circule dans les quartiers sensibles pour voter massivement... Le Pen, « afin de tout faire péter ». Le boom des inscriptions sur les listes électorales fin 2016, surtout dans les derniers jours, y compris d'électeurs issus de quartiers sensibles où traditionnellement l'abstention est très forte, en était peut-être un des signes avant-coureurs.

 

La présence de Marine le Pen au second tour serait l'élément déclencheur. « Mais il faut bien comprendre que si c'est Macron ou Fillon, ou Hamon ou un autre, ça risque de démarrer pareil, au quart de tour », tempère un policier francilien en poste dans une cité (très) sensible. Comme dans les pièces de Tchekhov, si un fusil est pendu au mur de la pièce, il faudra bien qu'il tire à la fin.