Gifle bretonne administrée à Manuel VALLS. Lettre du bon docteur Louis Mélennec à maître M., avocat d'un militant de la cause bretonne.
Maître, .... " Les Bretons qui ont eu accès à leur histoire - que mes travaux depuis 40 ans ont entièrement renouvelée -, sont saisis d'un réflexe de vomissement en la lisant. Pendant longtemps, ils ont refusé de croire que cela pouvait être vrai, tant les faits sont horribles. Comme dans tous les pays du monde, l'histoire a été falsifiée par les plus puissants. La nôtre, en particulier, a été - et est toujours - interdite d'enseignement dans les écoles. Elle a été remplacée ... par l'histoire de France !!!
Voila toute l'affaire : les jeunes n'ont découvert ce qui s'est réellement passé en Bretagne, que très récemment. Beaucoup agissent en conséquence. Dans un climat si possible pacifique, exclu de toute haine, ils savent maintenant que le droit a toujours été du côté de la Bretagne, plus encore aujourd'hui, au regard du droit international, qui condamne avec la plus grande fermeté les discriminations et le racisme dont sont victimes les nations dites « minoritaires », incluses contre leur volonté dans ce qu'on dénomme « l'hexagone ».
Je condamne personnellement toute violence, même verbale, et toute violation du droit. Je n'ai donc pas approuvé la gifle bretonne administrée à Manuel Valls, quand bien même elle aurait été mille fois méritée. Il faut reconnaître que ce jeune Breton a exprimé par son geste ce que des millions d'entre nous auraient aimé faire, si cela n'était puni par le droit pénal : la Bretagne lui est reconnaissante.
Manuel Valls a lu le Livre bleu de la Bretagne : il est Catalan, il comprend parfaitement notre langage. Hollande et Ayrault l'on lu aussi, mais cela excède leurs capacités intellectuelles et morales de compréhension.
A tout prendre, l'histoire ayant été ce qu'elle est, les Bretons accepteraient de prendre leur part de la misère du monde. Ce serait justice. Et Dieu sait si ce peuple idéaliste a soif de justice, après tout ce qu'on a osé lui faire !
Le pire, pour nous : avoir été victimes de ces mensonges, de ces humiliations, de ces injures, pendant deux siècles et demi, depuis le jour où la France, bonne dernière des nations civilisées dans ce domaine, a prétendu avoir « inventé » les droits de l'homme (!!!), et apporté la liberté au monde (!!!)
Il y a pire encore : être trahis par ceux qui ont mission de crier la vérité historique au monde entier : les "députés" et les "sénateurs".
Cela, nous ne le pardonnerons jamais.
Il ne sert à rien de dire cela à des Français : même s'ils savent ce qu'ont été les colonisations dans le monde, ils ne comprennent pas, ils ne comprendrons pas. En tout cas, pas avant longtemps.
Je dis : TANT PIS pour eux. Il n'y a de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. A ce stade, cela n'a plus aucune importance, car la vérité progresse maintenant toute seule.
Recevez mes meilleurs et cordiaux sentiments."