Il y a quelque chose de pourri au royaume de France. Alors que Hollande a augmenté de 35 milliards en cinq ans les impôts qui pèsent sur les travailleurs, les PME et les foyers, et son prédecesseur Sarkozy d'autant, il se trouve encore des gens pour demander encore plus d'impôts et de taxes. La dernière en date vient de certains Youtubeurs (créateurs de vidéos sur YouTube), relativement peu connus du grand public, et qui trouvent que la Culture, avec un grand C, est en danger.
Enfin surtout leurs porte-feuilles. Un million de vues sur Youtube rapportait 1000 euros il y a quelques années, ce n'est plus que 450 € maintenant, ils ne peuvent plus vivre, se lamentent-ils dans une vidéo. Alors plutôt que de se remettre en question, eux, voire de changer d'activité - ce que fait un petit entrepreneur quand son activité décline - ils veulent que tous paient pour leur assurer un revenu.
Rien de plus naturel quand l'on constate que bien des artistes contemporains, la presse écrite, ou le monde associatif sont gavés de subventions aussi coûteuses qu'incapables de préparer ces secteurs à correspondre, enfin, au monde réel. Au contraire, tous paient pour le bien-être de quelques uns. Au chapitre des incapables subventionnés, on peut ajouter ces soi-disant « capitalistes » ou « libéraux » dont le cœur du business est constitué par leur connivence avec les dirigeants, qui transforment la raison d'Etat en déraison d'Etat.
Deux exemples célèbres : Dassault, dont l'Etat a largement et longtemps assuré les fins de mois - et s'occupe toujours de vendre les zincs - au nom du sacro-saint modèle industriel français qui n'empêche pas cependant qu'on achète des fusils et des munitions à l'étranger. Ou encore l'écotaxe, qui aura coûté un milliard d'euros au contribuable avec un contrat passé entre Ecomouv et l'Etat à des conditions si léonines qu'il frise l'illégalité. On peut encore ajouter l'accident industriel à 8 milliards d'euros d'Areva, et l'effondrement en cours de l'empire de la Financière Turenne Lafayette (William Saurin, Madrange, Garbit etc.), dont on apprend grâce à une toute récente enquête du Figaro (12/1/2017) que la patronne, Monique Piffaut, avait truqué les comptes pendant dix ans, et qu'elle disposait de très bonnes entrées dans les cabinets de ministre. Elle les écumait pour reprendre des entreprises agroalimentaires en difficulté, en se faisant aider par l'Etat et en passant pour le « sauveur des emplois » - ce que les politiques aiment le plus entendre, le reste, ils ne s'en soucient pas.
Donc nos Youtubeurs se disent que s'il y a des milliards pour subventionner Dassault, Areva, EDF etc. aux frais du contribuable, il doit bien rester quelques millions pour eux. Ils ne demandent - oh - pas grand chose. Juste de prélever « un faible pourcentage des revenus publicitaires générés par les plus importants fournisseurs de publicités », pour qu'il leur soit reversé comme argent de poche (on n'oubliera pas d'ajouter une commission de soi-disant contrôle, appelée par antiphrase « autorité » ou « agence », bien qu'elle n'agisse pas et n'ait aucune autorité, et dont les nombreux membres seront grassement payés avec le produit de cette taxe), et de créer un corporatisme de plus, appelé « statut du vidéaste ». Avec carte de membre, autorité indépendante (aux membres grassement payés) pour délivrer lesdites cartes, syndicats, congrès annuels, lobbies, séminaires et manifestations subventionnées par les collectivités locales ?
Subventionner les Youtubeurs, outre braquer un peu plus de Français qui se hérissent déjà quand ils entendent le mot « impôt », risque aussi de rogner (un peu plus) les libertés publiques déjà bien entamées. Comme pour la presse, il sera toujours possible de magouiller pour être un peu plus près du robinet à subventions, ou bien « sélectionner » les indignes qui n'y auront pas droit, car ils ne s'inscrivent pas dans le politiquement correct.
Autre danger, rappelé par le blogueur libéral H16 : « on peut aussi rappeler qu'une subvention qui tombe d'un côté, c'est un droit de regard du payeur de l'autre côté. C'est une panoplie de devoirs, pas tous écrits ou pas encore formulés mais bien présents. Vous aimez le Netflix à la française, avec son cadencement des sorties qui lutte mal contre un piratage galopant ? Eh bien vous adorerez le prochain Youtube à la française avec ses sujets officiels imposés, son mode de traitement ou ses quotas taillés au cordeau, pardi ! ».
La Providence fait bien les choses : parmi les 40 youtubeurs qui demandent à dévaliser encore plus le contribuable, il n'y a pas un seul youtubeur vraiment connu du grand public. Pas de blogueuses mode, pas de Norman, pas de Cyprien. Et même pas Cortex. C'est dire...