« C’est nous qui avions apporté la paix en Syrie ! », signé Washington

Dans le cadre de la conférence de presse annuelle à Washington, le représentant du Département d'État John Kirby a déclaré que les Etats-Unis n'entendaient pas perdre leur rôle du chef de file dans la pacification syrienne au profit de la politique de Moscou soutenue par Téhéran et Ankara.

 

« Nous restons toujours actifs dans le domaine diplomatique. Et si Moscou, Téhéran et Ankara tiennent leurs assises en Russie, ça ne veut absolument pas dire que la diplomatie américaine soit en perte de vitesse et mène ses opérations à roue dégagée, à vide et de façon creuse, sans être intégrée dans les efforts politiques de grande envergure », se serait exprimée Kirby selon l'agence russe RIA-Novosti.

 

Selon Kirby, les Etats-Unis soutiennent tous les efforts pacifiques dans le processus de pacification, mais ce qui compte véritablement, ce n'est pas de coucher les traités sur le papier, mais d'obtenir des résultats viables.

 

« Personne ne nous a exclu du processus, personne ne nous a marginalisé », a fait valoir Kirby. Et le représentant du Département d'État de rappeler que Washington faisait toujours partie des différents groupes de travail de tout type de format sur la Syrie, à ne citer que la dernière mission de John Kerry en Arabie Séoudite.

 

« Il n'est pas temps de se renvoyer l'ascenseur étant assis à la table des négociations afin de définir qui a rempli quoi comme engagements. Voici venir le temps où il vaille mieux essayer de réaliser ce que la Russie avait promis. Je ne crois pas qu'énumérer mutuellement les griefs puisse être considéré comme un effort productif parce qu'il apparaît clair comme de l'eau de roche que la Russie a systématiquement passé outre tous ses engagements », prétend le diplomate américain.

 

Il est à rappeler que, le 20 décembre dernier, les ministres des affaires étrangères de la Russie, Turquie et Iran ont rendu public leur déclaration en commun sur le processus politique en Syrie.

 

Récemment, l'ancien ambassadeur US en Croatie Peter Gilbright avait déclaré que la seule voie praticable désormais pour la diplomatie américaine serait de s'entendre avec Moscou et Damas sur l'armistice. Lors d'un plateau télévisé de la chaîne américaine CNN, il a déclaré que, pour l'opposition, la guerre civile serait perdue, c'est pourquoi il serait insensé de persister à la soutenir.

 

« C'est le gouvernement syrien qui a maintenant tous les avantages et qui est soutenu à la fois par l'Iran, les forces aériennes de Russie, les Chiites de l'Irak et de l'Afghanistan et par le « Hezbollah ». C'est eux qui détiennent le pouvoir maintenant », s'est prononcé Gilbright cité par l'agence INO TV.

 

L'Occident aurait perdu la guerre en Syrie et devrait reconnaître sa défaite, s'est prononcé dernièrement l'ex-commandant de l'État-major de la Défense de la Grande-Bretagne le général David Richards. Selon ce militaire, il serait grand temps d'envisager l'aspect humanitaire du conflit.

 

Le sénateur du parti républicain de l'État d'Arizona John McCain a également déclaré que les derniers événements prouvaient que Washington aurait perdu le leadership mondial. « C'est un signe précurseur de l'éventuelle érosion de l'ordre mondial établi à la sortie de la Seconde guerre Mondiale, la période la plus pacifique dans toute l'histoire de l'humanité », rapporte ses paroles la chaîne CNN.

 

Il est également à rappeler l'interview de Barak Obama à la chaîne américaine Fox News quand le président américain avait déclaré « qu'il n'y a que les Etats-Unis qui puissent dominer le monde au XXIième siècle » et que seule Washington « a le droit de forcer la main à tout un chacun », de même, il n'y a que l'Amérique qui puisse « prétendre à un statut exceptionnel ». En outre, Obama a dit qu'il considérait la Russie juste « comme une puissance régionale qui point par sa force, mais plutôt à cause de sa faiblesse constitue un danger pour certains de ses voisins ».

 

A son tour, le journaliste russe d'origine syrienne qui est aussi le metteur en scène et le réalisateur Docteur Issa Issa a donné son commentaire à Pravda.ru : « En fait, la Russie a vraiment marqué un point dans sa lutte avec le terrorisme et ça, au cours juste d'une année. En même temps, nous voyons que les Américains y envoient des armes y compris des armements létaux. Les Séoudiens, les Qatariens et les Turcs font la même chose. Quant à la Russie, elle ne livre que de l'aide humanitaire : alimentation, vêtements, couvertures - tout dont les démunis puissent avoir besoin. Des centaines de tonnes de cargaison humanitaire y ont été déjà acheminées. Je crois que, côté quantitatif, l'aide a été même plus importante que les envois réalisés au profit de Donbass.

 

En deuxième lieu, les Russes luttent pour de bon contre le terrorisme. Et montrez-moi ne serait-ce qu'un seul succès de la coalition américaine. Que font-ils et qu'ont-ils fait depuis 5 ans ? Ils ne faisaient que pomper le pétrole, le gaz et distribuer de l'argent aux islamistes. De même pour les Qatariens et les Séoudiens. Quant aux Turcs, eux, y vont carrément en exportant ses propres guerriers en Syrie. Pas un seul avion américain n'a jamais bombardé les positions de DAESH et n'a jamais tué les terroristes ».