La Russie a pratiquement retrouvé son rôle d'antan sur l'arène internationale ce qui est prouvé par la renaissance de son économie, le réglement de la crise syrienne aussi bien que le scandale autour de la présidentielle aux Etats-Unis.
Les observateurs du grand magazine allemand Die Welt Stefan Beutelsbache et Holger Zschäpitz croient que, sans Russie, le problème syrien est insolvable. La Russie redore aussi son blason dans le domaine économique : le président Poutine a réussi à amoindrir le rôle joué par les hydrocarbures dans le PIB russe et ce malgré la chute du prix de pétrole.
Dans les années à venir et même, à partir de 2017, on s'attend à l'essor de l'économie nationale russe. La réserve fédérale en devises est aussi en nette augmentation : le fond d'Etat a grandi de 40 milliards de dollars en un an. Le rouble a regagné 14% de sa valeur par rapport au dollar, la cotation de la bourse russe a aussi augmenté son volume de 13%. Les agences de notation financière ont changé leur pronostic de façon positive à l'égard de la Russie .
Les experts croient que le retour opéré par la Russie se traduit aussi par le rôle que ce pays joue dans la présidentielle américaine. Le candidat des démocrates Hillary Clinton ne cesse pas de critiquer le Kremlin et son rival du parti républicain Donald Trump éprouve de la sympathie pour Poutine.
En même temps, selon les sondages, plus de moitié d'Américains ne croit pas à l'honnêteté de leur propre système électoral. La course devient tellement serrée qu'une telle attitude doublée d'une pression extérieure peuvent gravement influencer le résultat final. Cependant, personne ne sait vraiment si la Russie est vraiment impliquée dans la politique intérieure américaine ou pas, reconnaissent les auteurs de l'article. Pourtant ils pensent que Moscou sait très bien comment s'y prendre en cas de besoin. Il est à rappeler que le chef du renseignement américain James Clapper a déjà accusé la Russie d'être derrière le cyber-piratage des données du parti démocrate états-unien.
Le milliardaire américain George Sorros a, lui aussi, laissé entendre que la Russie serait en passe de se transformer en puissance mondiale, tandis que l'Union Européenne est dans un état comateux. Sorros a été présent à Londres, à un événement organisé par le club de Mikhail Khodorkovski, ancien milliardaire corrompu. Dans son discours, le milliardaire américain a raisonné par opposition se souvenant que naguère c'est l'UE qui s'épanouissait sur le fond d'une URSS en pleine déliquescence. Il a même souligné que, de nos jours, l'avenir de l'Europe tient « plus que jamais » à ce qui se passe en Ukraine.
La Russie, avec le président Poutine à sa tête, a changé l'ordre mondial, écrit, à titre de conclusion générale, la presse occidentale.
Selon le Financial Times, dans les années 90, la Russie fut pratiquement reléguée, aux yeux des pays occidentaux, à un statut d'Etat régional. Pourtant, après l'opération en Syrie, les Etats-Unis et l'UE seront bien obligés de remettre leurs pendules à l'heure parce que la Russie a su faire preuve d'une puissance militaire propre à un grand pays et a démontré qu'elle était prête à l'utiliser quand elle le jugeait bon.
Les experts remarquent également que Poutine n'a pas « franchi le Rubicon de l'OTAN ». Le pays a pourtant des problèmes économiques intérieurs et les sanctions qui ont frappé son économie, mais ils ne sauraient changer la position de la Russie, note ce média anglo-saxon. Il serait au plus haut point erronné de croire que la Russie n'est préoccupée que par le maintien de sa stabilité intérieure.
La Russie est aujourd'hui vraiment un Etat fort et avec beaucoup d'influence. Il est également intéressant que le pays sait promouvoir ses intérêts là où naguère il savait faire régner sa volonté, à savoir au Proche-Orient bien que, de loin, l'influence de la Russie actuelle n'égale toujours pas celle de l'URSS, il y a 50 ans.
En même temps, les experts occidentaux concluent que le gouvernement russe a su atteindre cette position moyennant des frais par plusieurs fois inférieurs à ceux qui furent jadis encourus. Moscou l'emporta grâce à sa brillante diplomatie couplée avec la rapidité des interventions militaires.