« Il est tout à fait impensable », a déclaré cette candidate au mandat suprême US, « qu'un adversaire étranger essaye de manipuler le système politique américain et que le président de Russie Vladimir Poutine et ses acolytes essayent d'en tirer leur profit personnel en influençant le choix du peuple américain ».
Clinton a narré sa vision de la menace russe à bord de son avion lors de sa tournée dans le cadre de la campagne présidentielle. L'ex-secrétaire d'Etat américaine fait entendre qu'elle a à sa disposition des « données fiables » sur l'intention de Moscou d'exercer de l'ascendant sur le résultat final des élections.
Cependant elle ne s'est pas trouvée en état de fournir des preuves tangibles de ses assertions. Elle a tout de même déclaré que « nous devons nous tenir sur nos gardes pour défendre notre système électoral contre toute intrusion, à tous les niveaux. En même temps, nous devons montrer à tout un chacun que nous ne tolérerons aucune tentative de s'immiscer dans les décisions du peuple américain ». Elle a également fait allusion au discours du président Obama lors de la visite officielle de ce dernier en Chine où il a déclaré que les Etats-Unis seraient prêts à défendre « tous les peuples » des guerres cybernétiques « parce que Washington aurait des moyens sophistiqués pour se défendre et attaquer dans ce domaine ».
Pour la première fois, les accusations à l'encontre de Moscou ont été formulées après la publication par Wikileaks du courrier secret du Parti Démocrate des Etats-Unis. Il en découle que, pendant les primaires, l'élite du parti soutenait Hillary Clinton au grand dam de leur propre candidat Bernie Sanders.
Cette information a provoqué le départ du président du Comité National Démocrate Debbie Wasserman-Shultz. Les démocrates croient que la Russie peut agir dans les intérêts de l'adversaire principal de Clinton le candidat aux présidentielles Donald Trump.
Le renseignement américain aussi bien que Barak Obama ont déclaré qu'ils sont sûrs que le vol des lettres et des documents a bien été organisé par Moscou. Cependant le président américain et son équipe « se seraient heurtés à un choix difficile de l'ordre diplomatico-politique: faut-il ou non porter publiquement l'accusation contre Vladimir Poutine ? » Les journalistes de New York Times considèrent que cela pourrait mener à une dégradation des relations entre Washington et Moscou.
En attendant, les services américains continuent leur enquête sur l'éventuelle influence de la Russie sur le processus électoral américain. Toutes ces informations ont été rendues publiques par The Washington Post qui évoquent ses propres sources.
Selon ce grand média américain, le directeur du renseignement national des Etats-Unis James R.Clapper s'est vu confier la direction des investigations à mener. Leur objectif est d'appréheder l'échelle de l'opération de manipulation de la part du renseignement russe et en comprendre le but. En particulier, il y retourne des actes commis par les hackers russes.
L'un des fonctionnaires de The Washington Post a déclaré sous couvert de l'anonymat que le Kremlin n'aurait pas pour but de canaliser les résultats des élections en faveur d'un tel ou tel candidat, mais viserait plutôt le chaos et une attaque médiatique à grande échelle contre la politique extérieure des Etats-Unis cette politique étant axée sur la construction de la démocratie à travers le monde y compris dans les anciennes républiques de l'ex-URSS devenues Etats indépendants. Un autre interlocuteur de ce média américain a déclaré qu'à ce jour, le renseignement ne disposait pas de données sur l'intrusion des agents russes ou sur leurs plans d'en opérer une.
En même temps, les sources du The Washington Post au Congrès, familiers avec le résultat de l'enquête, parlent des « actes dynamiques » de la Russie aux Etats-Unis et en Europe de l'Est qui suscitent quelques craintes chez les politiciens. Tout cela a mené au renforcement du statut prioritaire de l'enquête sur la manipulation des présidentielles américaines par les Russes, explique le journal américain.
La Russie a déjà démenti sa participation dans les opérations de cambriolage informatique sur le sol américain. A son tour, Vladimir Poutine a déclaré que, pour lui, il s'agissait de fumisterie, c'est-à-dire d'une tentative de la part des fonctionnaires et politiques américains de « détourner l'attention publique » des vrais problèmes.