Les résultats ont été rendus publics par le Bureau de vote central de Moldavie.
Igor Dodon a reçu 52,57 % de voix et sa rivale proocidentale Maya Sandou - 47,43 % de votes, note le périodique russe le Kommersant.
« Je crois que tout le monde a compris que nous avions gagné cette bataille. Je remercie tous ceux qui m'ont épaulé. Je me rends compte de la responsabilité qui est désormais mienne et m'engage à être le président de tous les Moldaves », s'est prononcé Igor Dodon à la conférence de presse tenue à minuit, juste après la fin de la présidentielle.
Selon nos sources, Maya Sandou a entamé sa carrière politique au printemps dernier. Son résultat - 47,43 % de voix - est spectaculaire, surtout pour une novice en politique.
« Je tiens à féliciter Maya Sandou pour son score. J'appelle à la pacification. Nous n'avons pas besoin de sécession au sein de notre société. Nous devons l'éviter coûte que coûte. Je promets de rester à l'écoute de vos électeurs. Je me tiens prêt à vous rencontrer pour discuter du développement ultérieur de la situation que nous vivons. Je respecte le choix de vos électeurs. Vous allez le sentir », a fait valoir le président élu aux journalistes lors de sa veillée nocturne.
Il est également à remarquer qu'il y a eu 1,6 millions de personnes qui sont passées aux urnes. Lors du premier tour, 1,4 millions se sont présentés aux bureaux de vote.
Le deuxième tour s'est déroulé le 13 novembre dernier. « La victoire de Dodon était prévisible. Les libéraux occidentalistes ont trompé et pillé la Moldavie. L'association avec l'UE n'a rien apporté du tout. Les gens sont dans l'expectative d'une nouvelle politique », s'est livré sur sa page Twitter le président de la commission sur l'information du Sénat russe Alexeï Pouchkov.
Il est également à prendre en compte que le résultat actuel a clairement démontré que la majorité de citoyens moldaves a déchanté sur le rêve européen. De prime abord, la rhétorique de Sandou semble attrayante, mais, à bien y regarder, elle frôle la vulgaire escroquerie et le populisme.
Depuis sa prise d'indépendance, après l'implosion soviétique, la Moldavie peine toujours à se doter d'un vecteur de développement. L'élite politique essaie d'attirer le pays dans l'orbite européenne, mais l'économie du pays n'y correspond guère. L'Occident ne peut mettre à la disposition de cet Etat une part de marché motivante. Traditionnellement les produits moldaves ne trouvent preneur que sur le marché russe ou celui de la CEI. Comme résultat, suite à sa politique occidentaliste, à l'heure actuelle, la Moldavie subit la désindustrialisation, la paupérisation de sa population, des flux migratoires perpétuels en partance à l'étranger en quête d'une meilleure vie.
Il est de notoriété publique que les mouvements prorusses prennent de l'ampleur dans les pays de l'Europe de l'Est: ainsi le collègue d'Igor Dodon, le général Roumain Radev - serait sur le point de décrocher le mandat présidentiel en Bulgarie où, selon les sondages, il collecterait plus de 59 % de voix au suffrage universel. Sa rivale - encore une dame - Tetska Tsatcheva, représentante du parti bulgare au pouvoir, a déjà reconnu sa défaite et a félicité le chef du parti socialiste pour cette « victoire catégorique ». Elle a également déclaré vouloir présenter sa démission du poste de speaker du Parlement et même quitter le Parlement si son parti prenait une telle décision.
Le premier-ministre de Bulgarie Boïko Borissov a rendu publique la démission de son gouvernement après l'échec à la présidentielle de Mme Tsatcheva. Tout ça s'inscrit dans le sillage de la victoire de Donald Trump qui a souligné qu'il misait sur « le dialogue et le respect plus que sur le conflit et l'intervention ».