La Douma russe soutient que la Russie devient indépendante du pétrole

Le chef de la commission financière de la Douma Anatoli Axakov a fait valoir que le budget 2017 - 2019 serait beaucoup moins orienté sur la conjoncture du prix de l'or noir.

 

Selon Axakov, le prix de base pour le calcul du budget est de l'ordre de 40 dollars/baril. Mais même aujourd'hui, au cours de l'exécution du budget actuel, on voit beaucoup plus de recettes que le niveau escompté grâce aux branches d'industrie n'ayant pas de rapport avec les matières premières.

 

« Aujourd'hui l'agriculture, le secteur de traitement agro-alimentaire, les denrées deviennent les centres de bénéfice de premier plan - ils ont un rendement accéléré », s'est prononcé le chef de la commission selon le périodique Lenta.ru.

 

Toujours selon Axakov, la dégringolade du rouble a provoqué le développement de l'industrie chimique. « A l'intérieur du pays, les produits chimiques sont consommés à un niveau supérieur par rapport à un passé encore récent. Le secteur de la production des machines et outils se développe également bon train. En particulier, la fabrication des machines agricoles qui est, bien sûr, subventionnée en partie par l'État. Il est incontestable qu'une telle hausse de production est liée au développement du secteur agricole », a ajouté le député.

 

Valéri Mironov, économiste en chef du Fond des investigations économiques « Centre du Développement » de l'HESS de Russie a confié à Pravda.ru « qu'il est toujours temps d'entamer les réformes structurelles, d'autant plus que le prix de pétrole est parti à la baisse. L'économie est à retaper de fond en comble pour qu'elle se mette à fonctionner selon les nouveaux mécanismes liés aux exportations autres que les matières premières et au développement de la production appelée à remplacer l'import ».

 

« Il est important de prévoir des délais exacts de la mise en pratique des mesures planifiées. Il faut tenir compte à la fois du ralentissement économique et de la percée à effectuer sur les marchés extérieurs. Même si nous réussissons à sortir de la récession, la clé de la stabilité est toujours dans les réformes structurelles », a conclu le chercheur.

 

Pour sortir de la crise avec décence et pouvoir s'affranchir de la dépendance pétrolière, il faut effectuer le passage vers le traitement des matières premières à la source en développant le secteur pétro-gazier, a dit lors d'un plateau vidéo de Pravda.ru le président du Conseil d'inspecteurs de l'Institut de démographie, migration et développement régional Yuri Kroupnov.

 

Selon Yuri Kroupnov, le plan anti-crise soumis par le gouvernement a été rédigé pour survivre à la période de la chute du prix de pétrole pour, ensuite, reprendre le même mécanisme de la hausse des recettes budgétaires grâce à la montée des cotations de l'or noir et à son exportation. Cependant, c'est bien aujourd'hui où le prix de pétrole bat tous les records de la chute financière qu'il faut transiter vers la nouvelle économie dont la clé de voûte serait le traitement à la source et point l'exportation du brut. Si l'on réussit ce passage, le progrès économique serait assuré par le développement du secteur machines et outils desservant la production du pétrole, le développement des technologies de laser et bien d'autres secteurs.

 

En même temps, il ne s'agit pas de se retirer complètement du marché international du pétrole. Mais nos industriels doivent accéder à un niveau supérieur - point la vente du brut mais l'obtention de la plus-value grâce à la mise sur les marchés des produits finaux du traitement. Selon Yuri Kroupnov, la branche du pétrole ne devrait pas se voir interdire l'exportation du brut parce qu'ils trouveraient de toute façon un moyen, mais de créer de nouvelles conditions pour qu'il soit plus rentable d'exporter les produits finaux. Il a également ajouté que le pays possèdait bien tous les fonds requis au développement, mais il faut savoir les canaliser vers des secteurs porteurs.