Les membres de l'OTAN ont fait preuve de leur puissance militaire sur les marches de la Russie quand la marine de l'Alliance s'est dirigée dans la mer Noire et les plaines polonaises retentirent au son des canons des blindés américains.
Selon le CNN, le 30 janvier dernier, un groupe aéronaval composé de 8 bâtiments de guerre appartenant à l'OTAN a accédé à la mer Noire pour y prendre part aux manœuvres « Bouclier maritime » se déroulant à proximité immédiate de la côte roumaine. Selon le représentant officiel de l'OTAN, « il s'agit de démontrer que notre Alliance est prête à défendre tous ses alliés de toutes les menaces ; nous cherchons aussi à sécuriser la navigation maritime dans cette région ».
Et le média de remarquer que la mer Noire et la mer Baltique sont de plus en plus la lice des joutes entres la Russie et l'OTAN. Techniquement parlant, le « Bouclier maritime » n'est pas classifié comme les manœuvres otaniennes. Cependant, c'est bien les pays-membres de l'Alliance qui y sont souscrites : Bulgarie, Grèce, Canada, Roumanie, Espagne, Etats-Unis, Turquie et autres.
Il est aussi à remarquer que, le 30 janvier dernier, les troupes américaines ont pris part aux manœuvres qui se sont déroulées à côté de la ville polonaise de Żagań. L'objectif visé était de « signifier clairement au Kremlin que Trump était toujours solidaire des intérêts de ses alliés ». L'auteur de l'article fait valoir que, nonobstant toutes les déclarations pacifistes de Trump sur l'amélioration du relationnel avec la Russie, le nouveau ministre de la Défense américain le général James Mattis, ancien commandant en chef des forces de l'OTAN, soutient inconditionnellement l'Alliance.
Toujours selon le CNN, les troupes qui ont participé à cet exercice militaire font partie d'un contingent fort de 4.000 effectifs humains qui s'est déployé en Europe au début du mois de janvier. Un tel roulement des troupes vise à renforcer les liens des Etats-Unis avec ses alliés européens aussi bien que pour adresser un message à Moscou.
Il est également à rappeler qu'en novembre dernier, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a déclaré qu'il était obligé de tenir compte d'une montée en puissance de la crise avec Moscou ce qui l'aurait obligé à mobiliser des centaines de milliers de militaires. La direction de l'Alliance a l'intention de renforcer encore son dispositif terrestre en vue d' « endiguer l'agression russe ». En même temps, Stoltenberg s'est bien gardé d'avancer les chiffres exacts.
L'ancien secrétaire général de l'OTAN et l'actuel conseiller auprès de la Présidence ukrainienne Anders Fogh Rasmussen a critiqué, lui, Washington pour ses atermoiements. « Le rôle de l'Amérique est celui du gendarme du monde », martèle-t-il haut et fort. Selon lui, les Etats-Unis se doivent de s'immiscer avec plus de dynamique dans les conflits un peu partout à travers le monde.
« Quatre bataillons que l'OTAN a décidé de localiser en Europe de l'Est, c'est purement un acte politique qui cherche à prouver aux Européens que l'OTAN existe pour de bon et qu'ils peuvent contrecarrer la « menace russe ». C'est que de la rigolade qui ne fait que vexer les dirigeants concernés », s'est confié à Pravda.ru le vice-président de l'Académie des problèmes géo-politiques de la Russie Vladimir Anokhine.
Il est de notoriété publique que, récemment, un périodique à renommée mondiale Los Angeles Times a tranché le dilemme si « l'OTAN avait, oui ou non, trompé l'Union Soviétique ».
Les journalistes ont su rendre publics les documents historiques démontrant toute la justesse de la position russe. Ces documents prouvent qu'en 1990, les Etats-Unis firent une promesse formelle à l'URSS de ne pas étendre l'OTAN en direction des frontières soviétiques. Un analyste de Los Angeles Times a abattu un travail monstrueux en alignant des centaines de sténogrammes, compte-rendus des conférences de l'OTAN et de la direction américaine et les recommandations des conseillers de la Maison-Blanche. En exergue de son travail, le journaliste a écrit que « bien que les documents analysés ne font pas de Vladimir Poutine pour autant un saint, ils démentent tout de même la thèse sur la mentalité prédatrice de la Russie ».
Ainsi, l'un des documents atteste que lors de la rencontre qui eut lieu le 9 février 1990, le secrétaire du Département d'État James Baker a officiellement (!) déclaré aux diplomates soviétiques que Washington était prête à « octroyer à l'URSS des garanties de fer » pour prouver que les frontières de l'Alliance n'allaient pas bouger d'un pouce en direction de l'Est. En contrepartie, les Etats-Unis demandaient à l'URSS de prêter main forte à la réunification allemande ».
Et les journalistes d'ajouter qu'après la publication de ces documents, « personne ne doit être étonné par l'indignation de Moscou face à la progression de l'OTAN vers l'Est ». L'auteur de la publication avance que si l'OTAN rejetait l'idée de l'expansion à venir (ce qui est déjà impossible par principe), ce serait là un geste porteur d'espoir du « dégel » dans les relations entre la Russie, l'Europe et les Etats-Unis.
Un peu plus tard, l'adjoint au secrétaire général de l'OTAN Alexander Werbshow a déclaré, par l'entremise de son Twitter, que l'Alliance n'eut jamais bâillé aucune garantie à la direction soviétique sur la non-progression de l'OTAN. Donc aucun accord ne fut violé.