Selon un média russe (« Nezavissimaya Gazeta ») bien qu'il s'agisse du cinquième tour des manoeuvres en commun avec la Chine, c'est tout de même pour la première fois que cela doit se passer dans la région la plus conflictuelle de cette partie de l'Asie-Pacifique. C'est que le contentieux à régler comprend 5 pays dont le Vietnam, le Brunei, la Malaisie et les Philippines.
En effet, lors du G20 qui s'est déroulé à Hangzhou, en Chine, de nombreuses fuites ont été recueillies. Lundi dernier, le Président de Russie Vladimir Poutine a déclaré que les manoeuvres aéronavales à venir « ne doivent léser les intérêts d'aucun pays et servent à améliorer la sécurité de la Russie et, respectivement, de la Chine ».
Selon le service de presse de la Flotte du Pacifique russe, l'escadre en partance pour la mer de Chine méridionale composée des grands bâtiments de lutte anti-sous-marine « Amiral Tributz », « Amiral Vinogradov », gros navire de transport des troupes « Pèresvet », remorqueur naval « Alataou » et le navire pétrolier « Petchenga » vient d'appareiller.
Les manoeuvres sont à mener à proximité de la base aéronavale chinoise « Tchan Tzen ». Les Etats-Unis ont déjà accusé la Russie et la Chine « d'escalade de tensions dans la mer de Chine méridionale ». En même temps lePentagone est loin de dissimuler que ses propres bateaux vont eux mêmes patrouiller à titre permanent dans ce district maritime. Les Forces navales américaines y disposent de 7 bâtiments de guerre, à savoir : porte-avions nucléaire « Ronald Reagan », 2 croiseurs de classe Ticonderoga et 7 destroyers de classe Arleigh Burke. Vient s'y joindre USS Mississippi, un SNA à missiles de croisière qui quadrille ces eaux. « La 7e Flotte est la plus importante projetée en dehors des États-Unis : elle dispose de 60 à 70 navires, 300 avions et 40 000 membres du personnel militaire », nous précise également le colonel de réserve Caroline Galactéros dans son article « Péril jaune en mer de Chine méridionale ? L'Empire des faits contre celui du droit ».
Il est à rappeler que le cas a été porté devant le Tribunal international du droit de la mer (TIDU) puis, après un recours, devant la Cour permanente d'arbitrage (CAP). Le 12 juillet dernier, le Tribunal International a tranché sur le litige territorial en statuant que la Chine n'a pas de « droits historiques » sur les territoires servant de pomme de discorde, localisés en mer de Chine méridionale. (Il s'agit des îles Spratleys, des îles Paracels, des îles Pratas, du récif de Scarborough et du banc Macclesfield). Suite à cette décision, les navires américains se sont mis à croiser dans cette région.
Pour sa part, la Chine continue d'ériger des bases aéronavales dans les territoires de litige. Selon les experts, une telle politique doit asseoir « le contrôle y compris par sa composante militaire, sur une région stratégique à côté du détroit de Malakka qui draine jusqu'à 60% du commerce chinois et 80% de flux d'hydrocarbures à destination de la Chine. Qui plus est, les ressources de pêche sont extrêmement riches aux alentours des Spratleys. Il y va aussi des gisements pétroliers et gaziers ».
Toujours selon les experts, la Russie soutient la Chine non pas en vertu des raisons géopolitiques mais plutôt se basant sur ses propres intérêts militaires, « pour lutter ensemble contre l'hégémonie des Etats-Unis aussi bien qu'en vue d'utiliser l'infrastructure aéronavale de la base chinoise comme point d'escale et de logistique pour la flotte russe (y compris les unités sous-marines) dans cette région ».
« La Russie et la Chine sont mues par le même objectif : mettre fin à la suprématie des Etats-Unis, leur concurrent principal. Pékin et Moscou ont trouvé même une position en commun au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU où ils ont eu du succès en bloquant les initiatives de Washington à plus d'une reprise », nous rappelle le magazine Atlantic. « Qui plus est, ces deux pays veulent amoindrir l'hégémonie américaine en créant des nouvelles structures supranationales y compris l'Union économique eurasiatique présidée par Moscou », rajoutent nos experts.
Le conflit entre Washington et Pékin peut éclater par mégarde, affirment les auteurs d'une nouvelle étude du think-tank de la CIA RAND Corp.
Depuis belle lurette, les experts ont pointé la direction du champ de bataille - la mer de Chine méridionale. Plus de 5 Billions de dollars en biens de consommatioon y transitent à titre annuel. Le contentieux à régler peut servir d'étincelle pour mettre le feu aux poudres. La concentration des armements ultra-sophistiqu&és dans la région dépassent toute imagination.