L'une des haines de Mère Nature est l'inertie, la complaisance et la paresse, car ces trois attributs rendent une espèce incapable de s'adapter. Est-ce là où nous en sommes ?
L'écrivain britannique Kingsley Amis a dit : "La paresse est devenue la principale caractéristique du journalisme, remplaçant l'incompétence". Nous pourrions remplacer le mot "journalisme" par "humains".
Les grandes et formidables batailles pour les droits de l'homme ont été gagnées par la gauche politique, selon la terminologie actuelle, il y a un siècle. À cette époque, la plupart des pays disposaient de syndicats représentatifs, d'une certaine forme de représentation politique élue, du suffrage universel (le droit de vote pour tous), d'une éducation universelle au moins jusqu'à l'âge de onze ans, de soins de santé universels, de droits des enfants, de droits des travailleurs, de droits des femmes, de bien-être des animaux et d'une alphabétisation croissante. Plus tard, l'État providence a donné le droit à une retraite et à une pension et a augmenté la couverture des soins de santé et de l'éducation, gratuitement, pour tous les membres de la société.
Après ces batailles, l'humanité a haussé les épaules et s'est détendue. Travail accompli, nourriture sur la table, toit sur la tête, quelqu'un d'autre peut s'occuper des problèmes. Le combat politique supprimé, la classe politique (de plus en plus professionnelle) est devenue un substitut à l'effort. La nonchalance. Ouais, peu importe.
"Pour chaque action, il y a une réaction égale et opposée" (Isaac Newton 1642-1727). L'affirmation de Newton peut être appliquée à d'autres domaines que les mathématiques et la physique. Elle peut être appliquée à l'économie et à la politique, où nous voyons un mouvement réactionnaire constant qui parvient à détruire les droits des travailleurs, y compris aujourd'hui des tentatives d'étouffer ou d'interdire les grèves, et derrière lequel nous voyons des intérêts particuliers balayer les droits pour lesquels nos grands-parents ont donné leur vie.
Prenez, par exemple, le domaine de l'éducation, où, dans de nombreux cas, l'école maternelle est payante, où, dans de nombreux cas, l'école privée est la seule option pour obtenir une bonne éducation de base et où, dans la plupart des cas, la formation continue est devenue un commerce à différents niveaux, plus vous allez haut, plus c'est cher. Essayez d'obtenir une maîtrise ou un doctorat et vous devrez payer des dizaines de milliers de dollars, ou bien vous en passer. Les nantis contre les démunis.
Le triste cas de Mme B.
Prenons, par exemple, le domaine de la santé, où les compagnies d'assurance privées contestent les systèmes de santé nationaux en tant qu'alternative, et où les gouvernements créent les conditions pour que l'alternative (payante) au service de santé national devienne plus attrayante. OK Mme B. Vous devrez attendre neuf mois pour votre opération, mais nous pouvons vous recevoir à la clinique mardi prochain. Avez-vous une assurance maladie privée ? Non, en fait, je....er.....OK alors vous devrez attendre. Mais je serai morte d'ici là. Oui, désolé !
Alors que peut faire Mme B. ? Elle aurait probablement dû obtenir une maîtrise, ce qui lui aurait coûté des dizaines de milliers d'euros et lui aurait permis de payer une assurance maladie et d'éviter une mort précoce. Mais elle n'avait pas les dizaines de milliers d'euros. Donc, une fois de plus, les nantis contre les démunis.
Et cela se produit partout, dans tous les domaines de la vie. Il y a un an environ, vous pouviez acheter une botte de feuilles de chou de bonne qualité sur un étal de marché, au prix de 40 (unités monétaires). La qualité était telle que vous pouviez utiliser chaque feuille et qu'il y avait assez pour quatre repas. Aujourd'hui, le chou coûte 85 unités, vous n'en obtenez que la moitié en termes de quantité et la qualité est si mauvaise que vous en jetez la moitié avant de l'utiliser.
Regardez votre facture d'électricité. Regardez votre facture de gaz. Si vous voulez une crise cardiaque. Regardez la facture de vos médicaments à la pharmacie. Combien de personnes âgées doivent choisir le médicament qu'elles prennent, ou choisir entre se chauffer et manger ?
Voyez-vous où cela nous mène ? Ce n'est pas seulement dans le domaine des soins de santé et de l'éducation, cela se produit partout dans tous les services fournis, même la nourriture que nous mangeons. Et pourquoi ?
La non-clause. Inertie, complaisance et paresse.
D'abord, parce que les forces réactionnaires rognent nos droits jour après jour. Deuxièmement, parce que les gens les laissent faire. Troisièmement, parce que les médias les laissent faire. À cause de la nonchalance, de l'inertie, de la complaisance et de la paresse.
Globalement, les MainStreamMedia ont tendance à répéter les mêmes extraits sonores que ceux qui les contrôlent, et ceux qui les contrôlent ne sont pas vos Mme B qui se battent pour trouver un moyen de dire à ses enfants qu'elle ne sera plus là à Noël prochain ; ceux qui les contrôlent sont les propriétaires des compagnies d'assurance privées qui sourient quand vous les payez mais froncent les sourcils quand ils doivent payer, les propriétaires des trusts qui gagnent des millions tout en fournissant des services de mauvaise qualité, les propriétaires des sociétés qui ont transformé l'éducation en une entreprise. Celui qui a de l'argent survivra. La loi de la jungle, les riches contre les pauvres.
L'absence pure et simple de certaines histoires dans le domaine public, la manipulation pure et simple d'autres histoires et les demi-vérités présentées, ainsi que les affirmations biaisées excluant un côté et ne disant rien du contexte ou de l'histoire d'une histoire, sont un rappel choquant que ce type de média a échoué lamentablement à faire son travail, qui est d'informer...